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PLAN

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  •  Marcelin Kouassi AGBRA : Le peuple et la démocratie : le paradoxe d’une union Incontournable : (Université Alassane OUATTARA, Bouaké)- 

  •      Etienne KOLA : problématique de la formation intellectualiste en  Afrique

francophone subsaharienne: l’apport de la philosophie pragmatique : (Université de Koudougou / Norbert Zongo, Burkina Faso)

  •     Ahouma ADAYE : Bioéthique-limite de ressources : Cas et implications éthiques :(Université Montréal/Canada et Alassane OUTTARA, Bouaké) 

  • Loba Raoul Emery DAGAUD : L’Alliance interethnique avec l’Eternel, seul gage de paix en côte d’ivoire : (Université Félix Houphët BOIGNY, Abidjan)

  •      Justin Goly DETTO : Genre et mutations sociales : les nouveaux sillons éthiques de la famille (Université Félix Houphët BOIGNY, Cocody)

  •        Abraham GBOGBOU : Multilinguisme comme moyen d’expression idéologique : Analyse descriptive à travers deux œuvres d’auteurs africains : (Université, Alassane OUATTARA, Bouaké)

  •     N’founoum Parfait Sidoine KOUAME : Les alliances interethniques dans le département de  Bouaflé   en Côte d’Ivoire : perspectives historiques    et enjeu de cohésion sociale : (Université Félix Houphët BOIGNY, Cocody)

  •     Josué Yoroba GUÉBO : Du langage poppérien comme terreau d’archéologie de l’humain : (Université Félix Houphët BOIGNY, Cocody)

  •    Diby Cyrille N’DRI : Marx et Machiavel  à la croisée des chemins : continuité ourupture ? (Université Alassane OUTTARA, Bouaké)

  •    Mahamadou KONATE : L’approche binaire du genre à l’épreuve de la transexualité (Université Alassane OUATTARA, Bouaké)

  •     Jean-Honoré KOFFI : Pour une désobéissance responsable : (Université Félix Houphouët Boigny, Cocody)

  •    Roland Kouakou KOUASSI et  Brigitte Gohi LOU IRIÉ : Des fautes homophoniques     et paronymiques : analyse et interprétation : Université Alassane  OUATTARA, BOUAKE)

  •  Joachim KEI et Jean-Hervé  WOBE: Description linguistique du couple  critique/ éloge ou  la dialectique de l’art publicitaire : (Université Alassane OUATTARA, Bouaké)

  •  Fabrice-Alain Davy MENE Civilisation égyptienne et civilisation Akan : quelques preuves du même berceau de civilisation : (Université Felix-Houphouët Boigny)

  • Tinné Nébomin Hyacinthe Amour GNAHY : la dignité humaine comme valeur intrins

VOLUME INTÉGRAL

RÉSUMÉ

Djaka, Revue Internationale de Sciences Humaines (RISH) fait signe à tous les chercheurs de haut niveau, soucieux de la nécessité de partager des postures authentiques. Elle est indépendante de toute institution académique, malgré les évidents partenariats qu’elle tisse avec de nombreux espaces de savoir. Par ailleurs, Djaka (RISH) est respectueuse des pairs qui l’honorent en la choisissant comme outil de diffusion de leurs travaux. Un respect manifeste dans les évaluations et la promptitude des échanges. Une équipe dynamique instruite aux réflexes et objectifs fondamentaux est à l’œuvre pour tout fluidifier. Un accent particulier est mis sur la maîtrise de la langue et la structuration franche des problématiques. Les énonciations discursives doivent à toutes les strates en être irriguées ; la consistance espérée y incline. La sélection des articles n’est orchestrée par aucune forme d’ostracisme ou autres semblables, les strictes consignes et la grille d’évaluation officielle en exhibent la réalité. 

RÉSUMÉS ET INTRODUCTIONS

Marcelin Kouassi AGBRA 

(Université Alassane OUATTARA, Bouaké)

RÉSUMÉ

De manière générale, la démocratie se définit comme le gouvernement du peuple par le peuple dans son intérêt. Pourtant depuis la Grèce antique, le peuple a du mal à se faire une place dans le fonctionnement des régimes démocratiques. Tantôt il est écarté, tantôt il est représenté. Se pose alors la question : La démocratie évolue-t-elle avec le peuple, sans le peuple ou contre le peuple ?  C’est à cette question que cette contribution s’attèle.  Elle a pour objectif, en s’appuyant sur une méthode à la fois historique et critique, de jauger la place et le rôle du peuple dans nos sociétés contemporaines métamorphosées par l’évolution d’internet et des réseaux sociaux.

Mots clés 

Démocratie – peuple – représentation – espace public – citoyen – débat – internet - gouvernement - pouvoir.

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ABSTRACT

In general, democracy is defined as the government of the people by the people in their interest. Yet since ancient Greece, the people have difficulty in gaining a place in the functioning of democratic regimes. Sometimes he is dismissed, sometimes he is represented. The question then arises: Does democracy evolve with the people, without the people or against the people? That is the answer to this question. Its objective, based on a method that is both historical and critical, is to gauge the place and the role of the people in our contemporary societies metamorphosed by the evolution of the Internet and social net.   

Keywords

Democracy - people - representation - public space - citizen - debate - internet - government - power.            

   

                                                  INTRODUCTION

La démocratie, de par son étymologie,  est le pouvoir du peuple. Comparativement à la monarchie et à l’aristocratie, pour ne citer que celles-là, le système démocratique reposerait sur la souveraineté du peuple. Un peuple souverain est celui qui se gouverne dans son propre intérêt. Il n’est soumis à aucune autre autorité. Il est théoriquement maître de son destin, c’est-à-dire qu’il est le seul décideur de son sort. Pourtant, depuis la Grèce antique jusqu’à l’époque contemporaine, cette souveraineté théoriquement reconnue semble lui échapper. Dans sa forme contemporaine, en dépit de l’amélioration substantielle qu’elle a connue, elle suscite des inquiétudes liées à l’usage et à l’interprétation malhonnêtes que certains en font. La démocratie se trouve confrontée à une difficulté liée à la place qu’occupe réellement le peuple dans son fonctionnement. Dans les démocraties athénienne et romaine, la majeure partie du peuple n’était pas associée à la prise de décision politique. De même dans sa version contemporaine, le débat politique est accaparé par des groupes et structures spécialisés. On peut alors se demander si la démocratie ne se retourne pas parfois contre le peuple. La démocratie évolue-t-elle avec le peuple, sans le peuple ou contre le peuple ? Les citoyens se désintéressent-ils volontairement de la vie politique ? Cette question mérite d’être posée dans un contexte où le débat politique est aujourd’hui réservé aux technocrates, aux partis politiques et autres. Il se dégage en effet le sentiment que dans le dos du peuple se décide son destin. Etant hors-jeu, il ne peut que constater la perte de sa souveraineté. Le but de cette contribution est donc de jauger, par une analyse à la fois historique et critique,  la place réelle du peuple dans nos sociétés contemporaines où le jeu politique est dominé par la démocratie. De prime abord, nous verrons comment le peuple est écarté du jeu politique en faveur de systèmes non démocratiques (I), ensuite, nous analyserons la démocratie représentative comme un système qui n’accorde au peuple que l’unique droit d’élire ses représentants (II). Nous terminerons par une perspective optimiste qui entrevoit une plus grande participation du peuple au jeu démocratique.

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PROBLÉMATIQUE DE LA FORMATION INTELLECTUALISTE EN AFRIQUE FRANCOPHONE SUBSAHARIENNE: L’APPORT DE LA PHILOSOPHIE PRAGMATIQUE

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Etienne KOLA 

(Université de Koudougou / Norbert Zongo, Burkina Faso) 

 

RÉSUMÉ

Le pragmatisme est une philosophie de la praxis. D’origine américaine, il a contribué à façonner la structure mentale du citoyen américain à partir du 19ème siècle. Sur le plan éducatif, le pragmatisme de John Dewey repose sur une vision instrumentale du savoir qui fait de toute connaissance acquise un outil d’action au service du progrès. Les systèmes éducatifs d’Afrique francophone semblent toujours entretenir un idéal intellectualiste du connaître. Cela aurait pour conséquence l’éloignement de l’école moderne des préoccupations vitales des sociétés africaines et la persistance du chômage. Si la nécessité d’un changement de perspective est de plus en plus ressentie dans cette partie de l’Afrique, il y a urgence à reformer les systèmes éducatifs actuels. Une intégration lucide du modèle pragmatique dans les curricula pourrait contribuer à imprimer une nouvelle mentalité au service de l’action et du développement.

MOTS-CLÉS 

Système éducatif, connaissance, intellectualisme, pragmatisme, instrumentalisme.

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ABSTRACT

The pragmatism is a philosophy of praxis. Of American origin, he has helped shape the mental structure of the American citizen from the 19th century. Educationally, the pragmatism of John Dewey is based on an instrumental vision of the knowledge which makes a tool of action any acquired knowledge at the service of the progress. Education systems in francophone Africa always seem to maintain an ideal prevarications of the know. This would get rid of the modern school of the vital concerns of African societies and the persistence of unemployment. If the need for a change of perspective is increasingly felt in this part of Africa, there is urgency to re-form the current educational systems. A lucid pragmatic model in curricula integration could contribute to print a new mentality in the service of the action and development.

INTRODUCTION

Nourrir continuité humaine et sociale sur le plan de la qualité des savoirs, des savoir-faire, du savoir vivre et du savoir devenir? 

Les systèmes éducatifs d’Afrique francophone subsaharienne semblent toujours  assujettis à l’idéal théorique de la connaissan. Cela se manifeste l’esprit humain de valeurs appropriées devient de plus en plus problématique compte tenu de la complexité de notre monde. C’est pourtant ce défi que toute structure éducative moderne doit désormais relever. Si non comment garantir la

par un certain mépris des curricula techniques et professionnels au profit de l’enseignement général. Cet état de fait constitue l’un des écueils qui limitent la pertinence des modèles éducatifs existants, qui expliquent la stagnation de la culture technique et scientifique de l’Afrique et qui exposent la jeunesse au fléau du chômage. C’est du reste, ce qui expliquerait l’incompatibilité entre les structures éducatives modernes et les réalités socio-économiques africaines. 

Le pragmatisme est une doctrine philosophique qui repose à la fois sur une anthropologie réaliste et sur une épistémologie  praxéologique. Il a contribué à promouvoir la rationalité instrumentale qui devient le nerf moteur de la civilisation moderne. Méthode pratique et dynamique, le pragmatisme est susceptible d’apporter une plus-value humaine et sociale dans le cadre du développement de l’Afrique francophone subsaharienne. Appliquée au fait éducatif, il pourrait y contribuer à réformer la structure des savoirs scolaire et universitaire en vue de les rendre plus opérationnelles et plus utiles.

Cette réflexion se fixe pour objectif de mettre d’abord en lumière les traits caractéristiques de la philosophie pragmatique. Elle sera aussi un effort de décryptage de l’ancrage intellectualiste des curricula éducatifs d’Afrique francophone subsaharienne. Elle sera enfin un appel à une reforme de ces systèmes éducatifs sur fond d’épistémologie pragmatique.

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KEYWORDS

Education, knowledge, intellectualism, pragmatism, instrumentalism, development.

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Bioéthique-limite de ressources : Cas et implications éthiques

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Adayé AHOUMA

(Universités de Montréal et Bouaké) 
 

RÉSUMÉ

Tout établissement sanitaire fait face à la limite des ressources. Le nombre élastique des besoins fait de cette limite un des obstacles les plus têtus qui ne peut être jugulé que par des dispositifs rationnels hautement cohérents. Au rang de ceux-ci figurent les balises de St Arnaud utilisées pour ce cas. Les indications éthiques qui silencieusement parcourent ces balises, consolident leur impact et donnent aux intervenants des outils très opérationnels. Dr Barry, néphrologue doit faire des choix relativement aux différentes limites propres à son environnement professionnel. Toutes ses décisions ne peuvent se départir des impératifs éthiques et légaux qui fondamentalement cadrent sa pratique ; ce travail en est l’expression spécifique.

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MOTS-CLÉS

Autonomie, bienfaisance, éthique, hémodialyse, néphrologie

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ABSTRACT

Every health facility faces the limit of resources. The elastic number of needs makes this limit one of the most stubborn obstacles that can only be curbed by highly coherent rational devices. Among these are the St Arnaud beacons used for this case. The ethical indications that silently traverse them consolidate their impact and give the participants tools very operational. Dr. Barry, a nephrologist, must make choices about the different limitations of his professional environment. All its decisions cannot depart from the ethical and legal imperatives that basically govern its practice; this work is its specific expression.

KEYWORDS

Autonomy, beneficence, ethics, hemodialysis, nephrology

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INTRODUCTION

Le principe d’isonomie qui exclut tout traitement discriminatoire par la loi, est de ceux qui structurent essentiellement les rapports interhumains. Le droit à l’égalité qui le soutient est rappelé dans de nombreux domaines ou déontologies particulières. Pourtant des situations qui fondamentalement engagent l’existence en atténuent ou neutralisent la portée. Comment ce qui est substantiel peut-il être peu important là où la vie de l’individu, c’est-à-dire le substantiel se joue ? Dans quelles circonstances l’espace clinique peut-il apparaître comme un des lieux qui par moments infirment les articulations universelles de ce principe ?

Ce travail tente, à travers ce cas dont l’explicitation est à venir, de mettre en exergue les tensions résultant des limites de ressources dans un CHUM (Centre hospitalier universitaire de Montréal).  En effet, le Dr Barry, néphrologue, doit urgemment dialyser deux patients alors que les ressources humaines et matérielles à disposition ne le permettent pas a priori.  Il est à souligner que le CHUM apparaît comme l’ultime recours, et le Dr Barry doit, selon les indications du code d’éthique interne, « assurer l’accessibilité et la continuité des services […], dispenser les soins et services disponibles dans les meilleurs délais »[1].  Sur quel processus ou béquille éthique doit-il s’appuyer pour donner sens et valeur à ses délibérations et actions; comment peut-il concilier au mieux ses intentions et les conditions immédiates de leur réalisation sans infirmer les balises éthiques ou légales?  Ces clarifications sont d’autant plus importantes que toute action rationnelle s’appuie sur les moyens requis pour atteindre l’objectif prescrit. Entre eux, il faut qu’il y ait une certaine symbiose ou qu’ils s’interpellent mutuellement : les moyens doivent être en adéquation avec les buts visés. En effet, en dehors de la compétence des intervenants, on ne peut s’en passer si on veut que tout se passe conformément aux projections.  Mais, il faut qu’ils soient disponibles, suffisants  et fonctionnels.  Or le cas que nous allons évoquer n’est pas a priori dans cette grille.  Il s’inscrit dans un environnement de manque manifeste qui complique l’action.  Aussi, est-il question d’user de procédures adéquates pour orienter les décisions éthiques; la spécificité du cas y incline.  Les deux patients ayant la même maladie, on ne peut décider qu’en donnant aux postures un contenu rationnel à chaque séquence.  Pour ce faire, nous userons du processus décisionnel de Saint-Arnaud tout autant que des principes et théories éthiques les plus indiqués.  De l’identification du problème à l’évaluation de l’intervention, nous aurons à mettre en évidence l’aspect éthique des problèmes et les résolutions à l’avenant.

 

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L’ALLIANCE INTERETHNIQUE AVEC L’ETERNEL, SEUL GAGE DE PAIX EN COTE D’IVOIRE

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Loba Raoul Emery DAGAUD 

(Université Félix Houphët BOIGNY, Abidjan) 
 

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RÉSUMÉ

Toute alliance fiable a besoin de garant-protecteur capable d’incliner au respect des clauses arrêtées, les parties qui ont décidé d’aller à la paix par ce mécanisme culturel bien connu des sociétés traditionnelles africaines : les alliances interethniques. La crise ivoirienne a déclenché des passions. Maintenant, elle va devoir faire des patients, des hommes et des femmes qui doivent persévérer dans la recherche de la paix et de la stabilité politique en Côte d’Ivoire, pour voir leurs espérances s’accomplir. Cette patience est nécessaire à tous pour comprendre à jamais ce que représente la paix pour un Etat comme la Côte d’Ivoire où les citoyens, par groupes ethniques interposés, sont pleinement conscients de la vérité historique qui fait de chacun un ressortissant d’un pays limitrophe à leur pays commun. Devant une telle organisation politico-juridique, le seul gage de paix lorsqu’une crise profonde surgit, c’est de repartir en alliance, loin des humains peu dignes de confiance, mais cette fois devant l’Eternel, le seul Être fiable, parce que Dieu.

 

MOTS-CLÉS 

Alliance – Eternel – Gage – Paix – Crise ivoirienne.

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ABSTRACT

Any reliable alliance needs a guarantor capable of tilting the parties who have decided to go to peace by this cultural mechanism well known to traditional African societies: inter-ethnic alliances, to respect the stipulated clauses. The Ivorian crisis triggered passions. Now she will have to make patients, men and women who must persevere in the quest for peace and political stability in Côte d'Ivoire, to see their hopes fulfilled. This patience is necessary for all to understand forever what peace represents for a state like Côte d'Ivoire where citizens, by ethnic groups interposed, are fully aware of the historical truth that makes each a national of a country Bordering on their common country. Faced with such a politico-juridical organization, the only guarantee of peace when a profound crisis arises is to re-establish a covenant, far from the untrustworthy humans, but this time before the Eternal, the only Trusted Being, because Than God.

KEYWORDS

 Alliance - Eternal - Gage - Peace - Ivorian crisis.

 

INTRODUCTION

Réfléchir aux promesses de stabilité et d’intégration à travers les alliances interethniques en Côte d’Ivoire, c’est envisager de réinventer une société ivoirienne moderne où le souvenir des larmes versées, des misères endurées et des épreuves surmontées lors des récentes crises sociopolitiques et militaires, restera bien gravé à l’esprit, pour générer une humilité qui disposera chaque ivoirienne et chaque ivoirien à entrer dans un paradigme politique nouveau en mesurant les actions à l’aune de cette prise de conscience.

La pensée judéo-chrétienne, cadre théorique qui nous aidera à aborder notre travail, nous présente une alliance remarquable qui fonctionne encore entre Israël et Dieu, l’Eternel, ou entre Israël et d’autres peuples, avec toujours l’aval du Dieu de toute la terre. La Bible d’Etude (2005, p.546/Psaumes 24), le saint livre qui expose de fond en comble la pensée judéo-chrétienne, définit l’Eternel comme étant le nom et la personne même de Dieu, Être suprême, Créateur propriétaire de l’univers et de tout ce qui existe. Les alliances interethniques qu’A. J. SISSAO (2002, p.16) qualifie de « privilège historique », peuvent être perçues comme une coalition ou une union sacrée que des personnes d’origine, à la stabilité et à la liberté.

L’intérêt d’une telle initiative qui consistera à convoquer les peuples alliés en Côte d’Ivoire devant l’Eternel, le Dieu d’Israël et de toute la terre, répond au besoin urgent de parvenir à la réconciliation, c’est-à-dire à concilier ou à joindre à nouveau des entités dont les liens intimes ont été brisés par une crise profonde, en vue de la paix et de la prospérité des Ivoiriens. Ce pas fidéiste aidera chacun à saisir profondément ce que représente la paix pour un pays comme la Côte d’Ivoire où les groupes ethniques, venus presque tous d’ailleurs, ont choisi un territoire pour y vivre ensemble.

Cependant, la crise armée que la Côte d’Ivoire a connue, a créé une scission très prononcée et apparemment insurmontable qui fragilise nos institutions traditionnelles en proclamant leur déchéance définitive vu que l’interdiction pour des alliés de se faire de graves torts, s’est effritée pour laisser voir tout le contraire.

Les alliances interethniques qui régulaient les relations entre les Ivoiriens et qui garantissaient la stabilité et la paix du pays, semblent aujourd’hui être une vue perverse de l’esprit où il est interdit d’interdire, c’est-à-dire où tout est permis. Un allié peut souhaiter et obtenir la mort même de son allié, s’il ne va jusqu’à l’obtenir de ses propres mains. Devant une telle altération des valeurs traditionnelles pourtant très utiles, désirer un simple retour à l’originalité des alliances interethniques pour les revivre comme par le passé dans toute leur authenticité, nous semble peu efficace. Il importe, de nos jours, où l’Afrique est devenue une « Afrique tripartite » comme le rappelait K. Nkrumah (1976, p.86), c’est-à-dire une synthèse de civilisations euro-chrétienne, musulmane et traditionnelle, de nous poser la question suivante : devant qui les Ivoiriennes et les Ivoiriens doivent-ils faire alliance à nouveau, pour garantir véritablement la stabilité et la paix en Côte d’Ivoire ?

Cette difficulté autour de laquelle tout le travail se déroulera laisse entrevoir qu’une alliance nécessite un protecteur fiable et capable, un garant sûr, bref un gage de paix à même d’assurer cette tâche dans le temps, avec un fonctionnement meilleur des institutions étatiques sans que l’on soit menacé de toute part. Dès lors, quel être peut-il assumer valablement cette fonction en Côte d’Ivoire ? De quel type de Chef la Côte d’Ivoire a-t-elle besoin pour sortir de ce labyrinthe ? Comment parvenir à une nouvelle unité nationale fondée sur la confiance (alliance) réciproque ?

L’objectif principal que poursuit ce travail est d’identifier « l’Eternel » comme le gage sûr de la stabilité et de la paix en Côte d’Ivoire. Aussi faudra t-il décliner les objectifs secondaires en montrant l’attitude que doit avoir le Chef de l’Etat sous cette nouvelle alliance et la valeur de l’hospitalité dont il peut s’inspirer pour parvenir à l’unité nationale véritable. La Critique nous servira d’approche. La réflexion autour de ces interrogations susmentionnées annonce les obédiences majeures du travail dont l’invite à la reconversion des approches fidéistes et des mentalités, achèvera notre parcours.

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GENRE ET MUTATIONS SOCIALES : LES NOUVEAUX SILLONS ÉTHIQUES DE LA FAMILLE.

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Justin Detto

(Université Félix Houphouët Boigny Cocody) 

 

RÉSUMÉ

L'homosexualité n'est pas un problème de société ; du moins, pas en termes d'un problème nouveau qui viendrait soulever un débat original sur l'orientation morale ou éthique de l'humanité. Car il existe dans l'histoire de l'humanité des références vivantes qui prouvent que l'humanité elle-même n'est pas à un stade où elle serait en train de faire la découverte de l’homosexualité en tant qu'expérience vierge.  Dans une référence judéo-chrétienne pour autant que la Bible constitue encore pour notre monde un repère fiable, pour l'éducation et pour l'équilibre des mœurs, Sodome et Gomorrhe portent l'exemple inaugural témoignant de manière pétillante que l'homosexualité est une pratique tout aussi vieille que la morale conventionnellement humaine. La pratique homosexuelle est une vieille pratique humaine qui, dans l'histoire des hommes s'apparente pour certains comme une orientation sexuelle et pour d'autres soit, comme une pratique de curiosité soit comme une pratique péritiatique.  Si pour nous, en raison de son enracinement historique, l'homosexualité n'est pas un problème nouveau de société, C’est bien parce que l’angle sous lequel cette pratique nous apparait, en théorie comme en pratique, n’a rien de bouleversant d'un point de vue original.

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MOTS-CLÉS

 Famille-Genre-Ethique-Homosexualité-Société-Morale-Civilisation-Humanité.

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ABSTRACT

Homosexuality is not a social problem; at least not in terms of a new problem that would raise an original debate about the moral or ethical orientation of humanity. For there are living references in the history of humanity that prove that humanity itself is not at a stage where it is discovering homosexuality as a virgin experience. In a Judeo-Christian reference as far as the Bible is still a reliable reference point for our world, for education and for the equilibrium of morals, Sodom and Gomorrah bear the inaugural example, provoking in a sparkling way that homosexuality is a practice as old as conventionally human morality. Homosexual practice is an old human practice that in men's history is related to some as a sexual orientation and for others to be either a practice of curiosity or an eternal practice. If for us, because of its historical roots, homosexuality is not a new social problem, it is because the angle under which this practice appears to us, in theory as in practice, has nothing upsetting from an original point of view.

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KEY WORDS

Family-Gender-Ethics-Homosexuality-Society-Moral-Civilization-Humanity

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INTRODUCTION

La requalification  légale du couple traditionnel de la famille, en désignant les deux époux non  plus comme  « mari et femme » mais comme partenaires, est le signe  insigne  que les vieux postulats sur la question du genre ont subi depuis lors un profond correctif. Or, dans le lointain des civilisations humaines, l’être qui fonde depuis toujours l’identité du genre, repose essentiellement sur la notion du sexe : le masculin et le féminin. Pourtant une certaine tradition présumant de l’exigence d’un progressisme pour les valeurs de l’humanité, postule la notion du genre comme l’identité construite par l’environnement social des individus. Là, la masculinité et la féminité ne seraient plus des données naturelles mais résulteraient de mécanismes de constructions et de reproductions sociales. La thèse est la suivante : « le sexe est ce que l’on voit, le genre ce que l’on ressent »[1]. Faut-il alors entendre par là que le sexe ne détermine plus le genre ? Dans ce cas, est-il possible, par exemple,  à un mâle de se réclamer d’un genre autre que la masculinité ? Et,  fonder famille peut-il alors se faire autrement que par un couple « masculin/féminin » ? Quelle éthique de l’idée de famille ? Le mot éthique enfile deux sens : Du grec to Déon qui signifie ce qu’il convient de faire et Ethos qui signifie l’ensemble des mœurs et des habitudes, l’éthique ne nous invite-t-elle pas à la fois à une déontologie et à une morale ? 

Si jusque-là, l’éducation et la culture n’ont reçu de la tradition que l’être du genre procède de la nature du sexe, la requalification légale du couple de la famille porte, d’un point de vue ontologique, une mutation qui renouvelle le débat sur le « comment fonde-t-on famille ? ». Sur la base de cette exigence, notre réflexion portera d’abord sur la désexualisation du genre pour en infuser son être-devenir. Ensuite, nous questionnerons le principe  de l’union qui fonde l’idée de famille et enfin, nous situerons les perspectives du dynamisme civilisationnel en passe d’éclosion.

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MULTILINGUISME COMME MOYEN D’EXPRESSION IDEOLOGIQUE : ANALYSE DESCRIPTIVE A TRAVERS DEUX ŒUVRES D’AUTEURS AFRICAINS

Abraham GBOGBOU

(Université Félix Houphouët Boigny Cocody) 

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RÉSUMÉ

L’homme s’est toujours intéressé à la langue et à sa fonction dans la société. En effet, d’après ce que chaque personne capable d’articuler des mots et des phrases vit au quotidien, on sait que la langue permet aux hommes de communiquer. Elle leur permet ainsi d’être en contact les uns avec les autres. Mais au-delà de cette fonction sociale de la langue, l’homme s’est investi à savoir comment fonctionne cet "organisme" en lui-même, et dans son rôle de "passerelle" interhumaine. Cette curiosité, ce besoin d’en savoir plus sur la langue expliquent les études qui lui sont consacrées depuis des siècles.

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MOTS-CLÉS 

Multilinguisme, idéologique, conflit,  paix, identité culturel.

 

ABSTRACT

Man has always been interested in the language and its function

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KEYWORDS

Multilingualism, ideology, conflict, peace, identity, cultural.

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INTRODUCTION

Selon le point de vue où on se place, la linguistique est née vers le Vè siècle avant notre ère, ou en 1816 avec Bopp, ou en 1916 avec Ferdinand de Saussure, ou en 1926 avec Troubetzkoy, ou en 1956 avec Chombsky. Maints lecteurs français tendraient à la faire contemporaine des lectures de Levis-Strauss, Merleau-Ponty, Barthes, Foucault, Lacan, à travers lesquelles ils ont découvert que cette science du langage est devenue une science pilote, et même une science vedette. Par ailleurs, si la linguistique est l’étude scientifique du langage, encore faut-il s’entendre sur ce qu’on nomme langage. La question n’est pas académique. Sa réponse commande en fait toute utilisation correcte de la linguistique par les autres sciences humaines. G. Mounin (1971, p.29) nomme langage tout « moyen quelconque d’exprimer des idées ». Quant à Jespersen (1968, p.86), le langage c’est « n’importe quel moyen de communication entre les êtres vivants ». Toujours selon Mounin (idem, p.29), le langage est aussi « tout système de signes pouvant servir de moyen de communication ». La définition saussurienne (2005, p.25) du langage ne s’écarte pas sensiblement de ce patron définitoire : « Une langue distincte, [c’est] un système de signes distinctes correspondant à des idées distinctes ». On le voit, la langue est un moyen de communication à partir duquel les hommes interagissent mutuellement. Cependant, l’observation de la vie en société laisse constater qu’il n’existe pas une seule langue, mais plusieurs langues sur la planète terre. De ce fait le mot langue dont la linguistique se donne pour objet d’étude se révèle comme un mot singulier pluriel. C’est cette multiplicité de langues à l’usage des hommes qu’il est convenu d’appeler en des termes plus simples, le multilinguisme. Saussure (idem, 25) parle plutôt de « différenciation linguistique », pour désigner le même lexème. Le multilinguisme ainsi présenté est un atout pour l’homme, en ce sens qu’il lui permet de maximiser ses rapports sociaux avec autrui. Si dans les milieux internationaux, les organismes spécialisés de l’ONU à l’image de l’UNESCO en fait la promotion, c’est justement parce que ce phénomène linguistique facilite l’intégration interculturelle. Ainsi, il offre une large possibilité d’expression à plusieurs niveaux : politique, économique, social, culturel, identitaire, etc. Pour mieux apprécier ce phénomène dans toutes ces dimensions, nous avons choisi de réfléchir sur le sujet ci-après : « Multilinguisme comme moyen d’expression idéologique : une analyse descriptive à travers des extraits d’œuvres d’auteurs africains ». Nous entendons par idéologie la vision que l’on a du monde. En philosophie politique et en science sociale, l’idéologie, selon P. Charaudeau et alii  (2000, p.301) est  « un système global d’interprétation du monde social ». Le multilinguisme, en tant que fait de langue, est un moyen d’interprétation du monde, un cadre d’expression de ses pensées et vision du monde. Ainsi définit un certain nombre de questions s’imposent à nous et méritent réflexion : quelles sont les différentes origines ou sources du multilinguisme ? En quoi le multilinguisme est-il un moyen d’expression idéologique ? Notre analyse s’appuiera sur la description et l’explication comme méthode d’analyse du sujet. Aussi pour être conforme à l’orthodoxie d’un tel travail en grammaire et linguistique, nous étayerons notre développement à l’aide d’extraits d’Allah n’est pas obligé (désormais, ANPO), Monnê, outrages et défis (désormais, MOED) d’Ahmadou Kourouma et La Vie et Demi (désormais, LVD) de Sony Labou Tansy dont le contenu correspond aux attentes de la présente étude. Le travail s’articule en quatre grandes parties. La première pose les bases définitoires du sujet notamment de la notion du multilinguisme. La deuxième décrit les causes ou origines du multilinguisme. La troisième présente le multilinguisme comme sources de conflits, quand la quatrième au contraire le présente comme un moyen de gestion de conflits pour l’instauration d’un climat de paix entre les individus.

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LES ALLIANCES INTERETHNIQUES DANS LE DÉPARTEMENT DE BOUAFLE EN COTE D’IVOIRE : PERSPECTIVES HISTORIQUES ET ENJEU DE COHÉSION SOCIALE

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N’founoum Parfait Sidoine KOUAME

(Université Félix Houphouët Boigny Cocody) 
 

RÉSUMÉ

Situé dans le centre-ouest ivoirien, précisément dans la région de la Marahoué, le département de Bouaflé composé essentiellement de quatre groupes ethniques à savoir les Gouro, les Yowlè, les Ayaou et les Mossi connut son peuplement à partir du XVIème siècle. Les contacts entre ces différents peuples favorisèrent des alliances interethniques. Pour certains, celles-ci naquirent  lors de leur implantation dans le département. Pour d’autres, ce fut pendant la cohabitation. La cohabitation parfois difficile entre ces communautés d’origines et de cultures différentes, les alliances interethniques constituant une part de la mémoire collective ont aidé les populations à se reconnaître comme des frères et à cultiver la paix en évitant des conflits, pouvant fragiliser la stabilité du département,  faisant de cette région un modèle en matière de cohésion sociale.

 MOTS-CLÉS

 Installation-conflits-cohabitation-alliances-Bouaflé. 

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 ABSTRACT

Located in the center-west of the Ivory Coast, in the Marahoué region, the Bouaflé department, consisting mainly of four ethnic groups, namely the Gouro, Yowle, Ayaou and Mossi, began its settlement in the 16th century. Contacts between these different peoples encouraged inter-ethnic alliances. For some, these were born during their implantation in the department. For others, it was during cohabitation. The sometimes difficult cohabitation between these communities of different origins and cultures, the interethnic alliances that constitute a part of the collective memory have helped the people to recognize themselves as brothers and to cultivate peace by avoiding conflicts, which can weaken the stability of the department, making this region a model for social cohesion.

KEYWORDS

Installation-conflicts-cohabitation-alliances-Bouaflé.

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INTRODUCTION

L’humanité est en crise ! En effet, crises sociopolitiques, crises militaro-politiques, crises économiques, crises estudiantines, conflits entre agriculteurs et éleveurs, conflits fonciers sont autant de crises qui se font entendre dans la plupart des médias, et qui menacent depuis des années la stabilité du monde. Cette instabilité constituant un véritable frein au développement a amené les gouvernants, par le biais de l’organisation des nations unies (ONU) à adopter une autre vision pour le monde qui se décrit dans les objectifs du développement durables 2015-2030. Mais peut-on parler de développement sans paix ? Evidemment non. Raison pour laquelle le seizième objectif du développement durable fait mention de promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques, c’est-à-dire réduire toutes les formes de violences et les taux de mortalités qui y sont associés[1]. Il est du devoir donc de tous de rechercher des moyens pour atteindre cette paix durable. C’est dans ce cadre qu’après une décennie de crise sociopolitique en Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’ouest sur une superficie de 322462 km2, le gouvernement a mis un point d’honneur à la stabilité et à la paix. En outre, malgré son instabilité due aux problèmes fonciers, aux problèmes d’identité, elle abrite des régions qui ont pu relever le défi de la cohésion sociale. Parmi ces régions figure le département de Bouaflé, objet de cette présente étude.

Le département de Bouaflé qui s’étend sur une superficie de 3980 km2, est le chef lieu de la région administrative de la Marahoué. Situé dans la zone de transition entre la forêt dense et la savane arborée, au Centre-Sud de la Côte d'Ivoire, il est limité à l'Est par le département de Yamoussoukro, à l'Ouest par le département de Daloa, au Sud par le département de Sinfra, au Nord par le département de Zuénoula. Le relief du département de Bouaflé est composé de bas plateaux avec quelques petits bas fonds. Il est peu accidenté avec de rares petites collines dont la plus importante est le Lohoutanzia, culminant à 400m d’altitude. Cette colline abrite les installations de l’antenne émetteur-récepteur de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI). Au niveau pédologique, la roche mère est de type granitique. Il s'agit du granite éburnéen engendrant un sol ferralitique fortement dessaturé. Ainsi les sols du département de Bouaflé sont à dominance ferralitiques et hydromorphes. Et le sous-sol, notamment la zone allant de Bozi jusqu’à Angovia, Allahou-Bazi, Akakro constitue un centre d’intérêt minier pour sa richesse en or. Au niveau hydrographique, le département est parcouru par deux principaux fleuves dont le Bandama blanc à l’est et le Bandama rouge ou Marahoué à l’ouest sans oublier le lac créé suite à la construction du barrage hydro-électrique de Kossou sur le Bandama blanc, qui s’étend jusque dans le département[2].

Ce département revêt donc de nombreux atouts pour les quatre ethnies essentielles qui le peuplent à savoir les Gouro, les Yaouré ou Yowlè, les Ayaou et les Mossi. En effet, le peuplement de cette région a débuté depuis le XVIème siècle. Cette mise en place de ces populations ne s’est pas effectuée sans tensions. Au contraire, le département fut un véritable champ de rapports de forces entre ces peuples d’origines et de cultures différentes au cours de son occupation spatiale. Plus tard, grâce aux alliances interethniques se définissant selon Adeline Doudou comme des pactes de non-agression signés entre les ancêtres de différents peuples[3], ces rapports s’adoucissaient au  point que le département de Bouaflé soit un exemple d’intégration de peuples et de cohésion sociale. Quelles furent ces différentes alliances ? Comment sont-elles nées ? Et comment ont-elles contribué à la cohésion sociale dans ce département ? Telles se présentent les questions auxquelles nous essayerons d’apporter des réponses à travers cet article qui se veut de montrer l’importante contribution des alliances interethniques dans la cohésion sociale du département de Bouaflé. Pour atteindre cet objectif, nous nous appuierons sur une documentation fondée en majorité sur les sources orales, lesquelles restent incontournables pour la reconstitution du passé des peuples.

De ce fait, notre analyse tournera autours de deux points. Il s’agira d’abord de faire une rétrospective du tissage des alliances interethniques dans le département de Bouaflé. Et enfin, il sera question de montrer la contribution de ces alliances dans la cohésion sociale dans ce département.

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DU LANGAGE POPPERIEN COMME TERREAU D’ARCHEOLOGIE DE L’HUMAIN

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Josué Yoroba GUÉBO 

(Université Félix Houphët BOIGNY, Cocody) 

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RÉSUMÉ

D’Aristote évoquant le fait social à Descartes faisant valoir le Cogito comme critère caractéristique de l’humain, se fait jour une tradition de démarcation, dont l’écho perce dans la posture poppérienne d’une délimitation du sujet à l’aune du langage. Or, comment tenir la capacité discursive pour critère distinctif du sujet humain, dès lors que le règne animal passe pour être pourvu  d’une forme minimale de langage ? La réponse à cette apparente énigme réside en l’énonciation d’une approche typologique, laquelle, s’appuyant sur la classification opérée par Buhler, discrimine chez Popper entre fonctions inférieures et supérieures du langage. Reconnaissant au règne animal l’aptitude à l’exercice des fonctions inférieures, la distinction poppérienne réserve au genre humain l’apanage des fonctions supérieures susceptibles d’être résumées en la capacité critique et argumentative. Réconciliant, en l’humain, de fait, les figures de l’homo sapiens et de l’homo loquax, Popper pose le langage en sa dimension critique – et donc potentiellement morale –  comme le lieu idéal d’une quête féconde de la figure de l’humain.

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MOTS-CLÉS

Langage, Humain, Popper, Raison, Morale.

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ABSTRACT

Since Aristotle, referring to the social fact, to Descartes arguing the Cogito as arguing the Cogito as characteristic criterion of the human, there is a tradition of demarcation, echoed in the Popperian posture of a delimitation of the subject on the basis of language. But how can we hold the discursive capacity as the distinctive criterion of the human subject, when the animal kingdom is supposed to have a minimal form of language? The answer to this apparent enigma is in the enunciation of a typological approach to language, which, based on the classification operated by Buhler, discriminates in Popper between lower and higher functions of language. Recognizing, in the animal kingdom, the capacity for the exercise of inferior functions, the Popperian distinction reserves to mankind the appanage of the higher functions which can be summed up in the critical and argumentative capacity. Reconciling the figures of homo sapiens and homo loquax in human, Popper posits language in its critical – and therefore potentially moral – dimension as the ideal place for a fruitful quest for the human figure.

 

KEYWORDS

Language; Human; Popper; Reason; Morale.

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INTRODUCTION

Si l’évolutionnisme darwinien conclut à l’existence de l’homme au terme d’un processus de transformation  phylogénétique, l’objectivisme poppérien saisit le sujet à l’aune de la  fonction discursive. Pour Popper, en effet, la réalité discursive appartient au champ de  la connaissance objective. Et c’est pourquoi, il  la classe  au sein de la sphère du monde 3, cette importance du langage se révélant dans son rapport  aux contenus objectifs de pensée, dans la mesure où Popper pense que l’homme, en apprenant le langage, se familiarise avec la connaissance en soi. Or si le langage humain est fondamental en ce qu’il est le champ en lequel s’exprime la capacité humaine à théoriser et à discuter les théories, sur quels aspects reposent, chez Popper, les traits  singuliers de la capacité à énoncer un discours ?

 La vertu démarcative du langage  ne sous-tend-t-elle pas – dans la perspective poppérienne – une logophanie où s’animent, à la fois, le potentiel  descriptif et argumentatif, posés comme  fonctions supérieures du langage ? Pour autant, peut-on saisir l’homme hors d’une investigation du troisième monde, lieu où s’épanouit la pensée critique et par-là le sens moral, qui finalement se donne, plus que le strict langage, pour le trait ultime d’une distinction de l’humain ? Sur la base d’une méthode analytique et herméneutique, le présent article postule et défend trois hypothèses. Premièrement,  que le langage est, en termes poppériens, le trait  démarcatif entre l’humain et l’animal et que sous la fonction discursive se dissimule un enjeu plus fondamental : l’énonciation de la capacité critique. Deuxièmement,  que la capacité critique implique celle d’objectivation. Troisièmement, que la capacité d’objectivation demeure le cadre transcendantal du sens moral, en lequel se révèle une humanité de l’effectivité.

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MARX ET MACHIAVEL À LA CROISEE DES CHEMINS : CONTINUITE OU RUPTURE ?

Diby Cyrille N’DRI

(Université Alassane OUTTARA, Bouaké) 

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RÉSUMÉ

La transformation de l'être humain, chez Machiavel et Marx, est en rupture avec la tradition philosophique qui leur paraissait abstraite et désincarnée. Ainsi, à l'imitation de Machiavel, Marx réalise que l'être humain, qui n'est plus une entité abstraite, peut atteindre son épanouissement par un renversement de l'ordre passé par la violence. Pour tout dire, ces deux penseurs, socialement et politiquement, engagés, s'accordent sur un point fondamental : la présence du conflit comme condition d'une action commune source de liberté.

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MOTS-CLÉS

 Action, Conflit, Matérialisme,  Praxis,  Transformation.

 

 ABSTRACT

The design human being, among Machiavelli and Marx, is in rupture with the philosophical tradition appeared abstract to them. Thus, with the imitation of Machiavelli, Marx realizes that the human being, which is not any more one abstracted entity, can reach its blooming by a violent inversion of the last order. For any statement, these two politically engaged thinkers socially and, show that the praxis, i.e. the human action makes it possible to restore the harmony, peace and prosperity.                 

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KEYWORDS

Action, Conflict, Materialism, Praxis, Transformation.

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INTRODUCTION

Pour Machiavel, toutes les sociétés sont traversées par des conflits qui proviennent de l’opposition naturelle des intérêts des différentes classes sociales. Le terme conflit désigne dès lors ce jeu des tensions qui désigne moins les passions et les diverses opinions individuelles que les aspirations collectives des groupes sociaux constitués. Ainsi, « le premier grand enseignement qui se découvre à la lecture de Machiavel concerne la question du conflit politique et social- un thème dont la portée a été généralement sinon occultée, du moins sous-estimée par les interprètes réduisant la leçon de Machiavel au machiavélisme »[1]. Chez  Machiavel, l'étude des discordes civiles et des guerres intestines est ce qu'il y a de plus important pour comprendre l'histoire des sociétés.  Si la politique est l’art d’organiser les sociétés, l'histoire, quant à elle, est, selon lui marquée par la lutte entre les classes sociales. Cette vie dans les sociétés tend  ordinairement à la conflictualité. Ainsi, seule la violence peut aider le prince à la stabilité dans les sociétés sujettes à des conflits. Si Marx ne songe pas à aider un prince à conserver son pouvoir au milieu des hommes toujours prêts à s'entredéchirer parce que violents, il a affiché sa volonté d'instaurer une justice sociale. La réflexion sur la pensée politique marxienne laisse apparaître l'influence de Machiavel. L'on note, leur commune insistance sur les divisions qui déchirent les sociétés. Si Marx découvre à l’instar de Machiavel que les sociétés sont traversées par des conflits qui découlent des humeurs des différentes classes sociales, n’est-il pas judicieux de noter que le marxisme est un continuum du machiavélisme ? Est-il cependant totalement juste de revendiquer une continuité entre Marx et Machiavel ? Marx n'est-il pas un dissident du machiavélisme ? Marx est-il un continuateur systématique ou asystématique ? L’objectif qui parcourt la réflexion ici proposée serait que Marx, à l’instar de Machiavel, vise la quête du bien commun. Notre propos consiste, dans une méthode comparative, à analyser d'abord la question du conflit qui lie ces deux auteurs. Nous montrerons ensuite comment Machiavel a aidé Marx, en se débarrassant des théories utopistes, à considérer le conflit comme un moyen de transformation des sociétés. Enfin, il nous sera utile de démontrer l'exemplarité de ces deux penseurs dits révolutionnaires.

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L’APPROCHE BINAIRE DU GENRE A L’ÉPREUVE DE LA TRANSSEXUALITÉ

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Mahamadou KONATE 

(Université Alassane OUATTARA, Bouaké) 

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RÉSUMÉ

Assimilés à des homosexuels, les transsexuels sont également victimes de l’homophobie et de stigmatisations. Aussi le phénomène de la transsexualité, qui trouve ses justifications dans les progrès conjugués des sciences psychologiques et des biotechnologies, est-il à l’origine de plusieurs controverses scientifiques, philosophiques et éthiques. Toutefois, ces controverses n’occultent pas le fait que la substitution du sexe de naissance par le sexe du désir invite à une interrogation philosophique sur l’approche binaire du genre. À partir d’une approche analytico-critique ce texte montre les limites de la classification binaire du genre au profit d’une éthique de la reconnaissance et de l’acceptation de la pluralité des genres.

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Mots-clés 

Culture, Éthique, Genre, Intersexué, Sexe, Transsexuel, Reconnaissance.

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Abstract 

Similar to homosexuals, transsexuals are also victims of homophobia and stigmatization. Thus the phenomenon of transsexuality, which finds its justification in the combined progress of the psychological sciences and biotechnologies, is at the origin of several scientific, philosophical and ethical controversies. However, these controversies do not obscure the fact that the substitution of the sex of birth by the sex of the desire invites to a philosophical interrogation on the binary approach of the kind. From an analytic-critical approach this text shows the limits of the binary classification of gender in favor of an ethic of recognition and acceptance of the plurality of genres.

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KEYWORDS

Culture, Ethics, Gender, Intersex, Sex, Transsexual, Recognition.

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INTRODUCTION

L’approche binaire du genre consiste à classer les êtres humains en deux catégories sexuelles : masculin et féminin. Ainsi, le sexe de la femme renvoie au genre féminin et celui de l’homme au genre masculin. Cette vision ordinaire de la division des sexes est rudement mise en cause en regard du phénomène de la transsexualité. Ces difficultés résident d’abord dans le fait que la transsexualité, dans de nombreuses sociétés, est considérée comme une transgression de l’ordre naturel des sexes ; et ensuite parce que ce phénomène soulève plusieurs problèmes d’ordre éthique. Le but de cet article est de mettre en lumière quelques problématiques liées au phénomène de la transsexualité. Il s’agit plus précisément, d’une part, de voir comment la culture a successivement appréhendé ce phénomène qui bouleverse les évidences, et d’autre part, d’indiquer les liens, non dénués de conflits, entre les interprétations que la société fournit et les revendications de reconnaissance des transsexuels. Le refus de reconnaissance de soi, enfoui dans le subconscient des transsexuels, trouverait un asile ou un épanouissement par le glissement de la médecine thérapeutique vers la médecine de convenance. Cette dernière peut consolider la volonté de l’individu de quitter son être, son identité corporelle ou psychique, au profit d’un moi nouveau, remodelé, conforme à la reconnaissance de soi. Le prix à payer pour reconstruire l’identité sexuelle est, non seulement, économique, mais surtout sanitaire et éthique. La décision de changer l’identité corporelle et psychique peut avoir des impacts néfastes sur la santé. Elle brouille aussi l’anthropologie traditionnelle au sein de laquelle se tissaient les liens symboliques reliant l’individu à la collectivité en favorisant sa reconnaissance. Dans ce cas, comment préserver l’autonomie de l’individu dont le corollaire est la dignité dans un contexte d’implication de l’universel dans le particulier et du particulier dans l’universel ? À partir de cet horizon, se profilent des enjeux éthico-philosophiques importants de la transsexualité : la transgression de l’ordre social, la responsabilité éthique des acteurs, les limites de la liberté individuelle, etc. Ces questions, dont la portée normative nous interpelle, se posent encore avec acuité en Afrique où l’approche binaire du genre constitue le socle de l’organisation sociale. Pour certains auteurs, dont C. Chiland (2011), vouloir changer de sexe est une illusion, au motif qu’on peut changer l’apparence extérieure du corps au moyen de  la chirurgie ou des hormones, mais qu’on ne change pas de corps tout entier. La personne reste fondamentalement la même avant et après la transformation, avec ses ambiguïtés et ses troubles intérieures. Dans ce cas, le transsexualisme n’est qu’un changement d’identité sexuelle logé dans le moule de la binarité homme/femme, pénis/vagin qui demeure inviolavble. Au contraire, pour d’autres acteurs, le traditionnel schéma femme-homme n’est pas une réalité pour tout le monde lorqu’il s’agit de se définir une identité. D’où la question principale suivante : le phénomène de la transsexualité constitue-t-il une mise en crise de l’approche binaire du genre ? La thèse que nous voulons défendre démontre que le phénomène de la transsexualité constitue une mise en crise de l’approche binaire du genre. Pour mieux expliciter cette thèse, l’intellection de notre travail qui se veut analytico-critique se fera en deux grandes parties. Dans la première partie, nous analyserons les relations entre le sexe et le genre à travers le prisme de la culture. Dans la seconde partie, nous proposerons d’analyser les éléments d’une éthique de la reconnaissance et de l’acceptation de la pluralité des genres. 

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POUR UNE DESOBEISSANCE RESPONSABLE

Jean-Honoré KOFFI

(Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan) 
 

RÉSUMÉ

En posant le problème de la légitimité de la désobéissance, la présente réflexion vise à dénoncer les confusions intellectuelles, morales et religieuses qui la réduisent au mal, au désordre, sans égard pour la cause qu’elle défend ni la fin qu’elle poursuit. Elle s’efforce de montrer que toute désobéissance n’est pas systématiquement réductible au péché ni toute obéissance à la vertu. Au-delà des clichés, désobéir peut être un acte positif, utile, voire salutaire. Il s’agit donc de penser la désobéissance comme condition de la liberté individuelle, de l’évolution intellectuelle et de la régénérescence sociale. Comprise comme espace intermédiaire entre la soumission pure et la révolte aveugle, elle exige d’éduquer à un respect critique des lois.

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MOTS-CLÉS 

 Désobéissance, obéissance, liberté, responsabilité, morale,

autorité, loi, pouvoir, soumission, révolte, ordre, désordre.

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ABSTRACT

By posing the problem of the legitimacy of disobedience, the present reflection aims to denounce the intellectual, moral and religious confusions which reduce it to evil, to disorder, without regard for the cause it defends, the end it pursues. She strives to show that all disobedience is not systematically reducible to sin nor any obedience to virtue. Beyond clichés, disobeying can be a positive, useful, even salutary act. It is therefore a question of thinking disobedience as a condition of individual freedom, of intellectual evolution and of social regeneration. Understood as an intermediate space between pure submission and blind revolt, it demands to educate to a critical respect of the laws.

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KEYWORDS

Disobedience, obedience, freedom, responsibility, morale, authority, law, power, submission, revolt, order, disorder.

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INTRODUCTION

Le cadre et le propos de la présente étude relèvent de la morale. Il s’agit d’examiner la question de la désobéissance, plus précisément celle de sa légitimité. La désobéissance nous fait signe en ce qu’elle semble universellement marquée au coin du péché. Rares sont les cultures qui ne l’associent généralement à la faute, voire au sacrilège, cependant qu’elles tendent à instituer l’obéissance comme devoir, vertu spéciale, valeur suprême. Il est courant d’entendre "ce n’est pas bien de désobéir". Le vocable renvoie toujours à l'idée d’irrévérence et préfigurerait la subversion de l’ordre établi par Dieu ou les ancêtres : celui qui désobéit à la loi ouvre, par son exemple, la voie au désordre social, au chaos. C’est cette confusion ou corrélation qu’il s’agira d’examiner d’abord. Fait-on toujours mal lorsqu'on refuse de se plier à une autorité ou à une règle, lorsqu'on s'oppose à un état de fait ? N’est-il pas paradoxal de tenir l’homme pour autonome, responsable et doté de raison, de proclamer sa liberté de conscience et de lui dénier dans le même temps tout droit à la désobéissance ? D'un autre côté, la désobéissance doit-elle être jugée sans égard pour le contexte dans lequel elle surgit, la cause qu’elle entend défendre, la fin qu’elle poursuit ?

Nous essaierons d’établir pourquoi la désobéissance n’est pas toujours réductible au mal non plus qu’à une initiative irresponsable, en la pensant comme une condition de la liberté individuelle, de l’évolution intellectuelle et de la régénérescence sociale. Au-delà des stéréotypes, désobéir peut être un acte positif, utile, voire salutaire. La question est de savoir quelle désobéissance est à souhaiter, à l’égard de quelle autorité et dans quelle condition.

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DES FAUTES HOMOPHONIQUES ET PARONYMIQUES : ANALYSE ET INTERPRETATION 

KOUASSI Kouakou Roland

Brigitte Gohi LOU IRIÉ 

(Université Alassane OUATTARA, BOUAKE) 

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RÉSUMÉ

Les similitudes dans la langue française ne facilitent pas une appréhension des mots dans l’orthographe française. Les homophones et les paronymes fonctionnent comme des brouilles lexicales qui déroutent les apprenants dans le choix des mots pendant l’épreuve de dictée. La prise en compte de situations d’énonciation possibles justifiant ces types de fautes doit pouvoir les valider grammaticalement. Au demeurant, ces « parentés » lexicales prouvent que la réalité de la dictée doit conduire à écrire les mots français justes et non pas à se conformer exclusivement au texte originel dicté. Les tolérances orthographiques doivent fonctionner selon une norme grammaticale au lieu d’être imposées sans justification normative.

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Mots-clés 

Économie linguistique, fautes, homophonie, paronymie, orthographe, tolérance orthographiques.

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ABSTRACT

The similarities in the French language do not facilitate an understanding of words in French spelling. Homophones and paronyms function as lexical scrambles that confuse learners in the choice of words during the dictation test. Taking into account possible enunciation situations justifying these types of mistakes must be able to validate them grammatically. Moreover, these lexical "kinships" prove that the reality of the dictation must lead to the writing of the right French words and not to conform exclusively to the dictated original text. Spelling tolerances must operate according to a grammatical standard instead of being imposed without normative justification.

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Keywords

Linguistic economy, faults, homophony, paronymy, spelling, orthographic tolerance.

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INTRODUCTION

Dans les écritures idéographiques comme le chinois, on a affaire à des signes-mots qui réfèrent directement aux unités significatives. En français, si « les unités graphiques (graphèmes) ont pour premier rôle de représenter les unités sonores (phonèmes) » (M. Riegel et al., 2006, p. 63), il faut dire que cette réalité n'est pas observée dans tout usage de mots. Le même graphème peut correspondre à plusieurs phonèmes ou inversement, le même phonème peut représenter plusieurs graphèmes. En conséquence, « l’orthographe française ne saurait s’expliquer par la seule correspondance avec l’oral ». (Ibidem) Cette caractéristique de la langue française complique la maîtrise de l’orthographe comme on peut le remarquer chez les apprenants durant l’épreuve de dictée avec les homophones et les paronymes. Ces similitudes orthographiques doivent-elles être considérées comme des fautes ? Dans quelles conditions grammaticales d’emploi pourrait-on les justifier ?Appliquant les critères de la grammaire normative, nous démontrerons que les homonymes et les paronymes peuvent être employés normativement par les apprenants. Cette analyse induit une reconsidération des tolérances orthographiques en vigueur.

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LE PEUPLE ET LA DEMOCRATIE : LE PARADOXE D’UNE UNION INCONTOURNABLE

DESCRIPTION LINGUISTIQUE DU COUPLE CRITIQUE/ ELOGE OU LA DIALECTIQUE DE L’ART PUBLICITAIRE 

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Joachim KEI

Jean-Hervé WOBE

(Université Alassane OUATTARA, Bouaké) 

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RÉSUMÉ

La publicité est l’une des armes fatales de la rude concurrence entre les organisations. Dans son souci d’atteindre vaille que vaille son objectif, la publicité fait usage d’un discours  élogieux du nouveau né. Celui-ci est présenté comme ayant les meilleures qualités au monde. Mais ce discours laudatif cache une réalité certaine avec un discours épidictique implicite. De façon subtile, l’on montre les faiblesses  d’un produit ancien ou d’un service ancien au détriment d’un nouveau produit ou d’un nouveau service dont on fait l’apologie. Dans cet article, nous voulons montrer cette dialectique de l’art publicitaire, la comprendre  et mesurer son impact sur le  prospect.

MOTS-CLÉS 

Publicité, dialectique, critique, éloge

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ABSTRACT

Advertising is one of the fatal weapons of the tough competition between for-profit organizations. In its concern for achieving its goal, publicity makes use of a complimentary speech of the newborn. This one is presented as having the best qualities in the world. But this laudatory discourse conceals a real reality: there is an implicit epidictic discourse: the weaknesses of the old product or of the old service are exposed to give way to the forces of another product, a new product or a new service which is Under the lanterns of admiration. In this article, we want to show this dialectic of advertising art, understand it and measure its impact on the target population.

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KEYWORDS

Public, criticism, dialectic, praise

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INTRODUCTION

La dialectique ou l’art dialectique reste une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et même d’interprétation qui occupe depuis l’antiquité une place importante en philosophie. Hegel le montre et la démontre dans la dialectique du maitre et de l’esclave. Elle traverse d’autres disciplines et se perçoit dans l’œuvre poétique intitulée les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Qui plus est, la publicité la rossignole pour attirer l’attention du  potentiel client, susciter son intérêt, provoquer son désir, et enfin déclencher l’achat. Dans un domaine aussi concurrentiel qu’est la publicité, chacun y va avec des approches diverses pour faire profit. Ainsi, par cet article intitulé : description linguistique du couple critique/éloge ou la dialectique de l’art publicitaire, nous voulons montrer les contours de cette pratique ingénieuse et particulière  qui fait la vie et qui donne vie à une publicité dynamique.Nous ferons appel à la théorie de l’énonciation qui est un acte individuel de production, dans un contexte déterminé, ayant pour résultat un énoncé (C. Baylon et P. Fabre, 1998). Les deux termes s’opposent comme la fabrication s’oppose à l’objet fabriqué. L’énonciation est le processus d’utilisation de la langue, alors que l’énoncé est le résultat de cet acte de création du sujet parlant. Pour les initiateurs de ce concept (R. Jakobson, E. Benveniste, L. Austin, J.R.Searle), il s’agit essentiellement de dégager les éléments qui, dans les énoncés, peuvent être considérés comme  les traces ou les empreintes des procès d’énonciation qui les ont produits, puis de dégager leur fonctionnement, leur organisation, leur interaction. (J. Dubois et al.1994). Dans cette approche, il nous apparait opportun d’appréhender les slogans publicitaires sous l’angle de la critique, ensuite de l’éloge et enfin du penchant dialectique de l’acte en publicité.

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CIVILISATION EGYPTIENNE ET CIVILISATION AKAN : QUELQUES PREUVES DU MEME BERCEAU DE CIVILISATION.

Fabrice-Alain Davy MENE 

(Université Felix-Houphouët Boigny) 

RÉSUMÉ

Tout en se basant sur les précédentes contributions, ayant pour but de relever la véritable place de l’Afrique noire dans la construction de la civilisation égyptienne, cette étude s’inscrit dans le même sens et s’intéresse à deux aspects distincts. Le premier rappel le passé lointain des Akan après une brève analyse de quelques éléments contenus dans leur dja. Le deuxième lève le voile sur l’annonce de la mort et les lamentations funéraires. Ces deux aspects prouvent effectivement que, quel que soit les domaines de comparaison entre la civilisation égyptienne et la civilisation des peuples d’Afrique noire, notamment, les Akan, des éléments de parenté explicites prouvent que ces derniers (Akan) font partie des fondateurs de la civilisation égyptienne.

 

ABSTRACT

While basing itself on the previous contributions, aimed at highlighting the true place of Black Africa in the construction of Egyptian civilization, this study is in the same direction and focuses on two distinct aspects. The first reminder of the distant past of the Akan after a brief analysis of some elements contained in their dja. The second lifts the veil on the announcement of death and funeral lamentations. These two aspects prove that, regardless of the areas of comparison between Egyptian civilization and the civilization of the peoples of Black Africa, in particular, the Akan, explicit elements of kinship prove that they (Akan) are among the founders of Egyptian civilization.

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INTRODUCTION

Des similitudes entre la civilisation de l’Egypte ancienne et celle de l’Afrique noire sont de nature à retenir l’attention. Les travaux d’éminents, chercheurs comme Théophile OBENGA, sur la parenté linguistique entre l’égyptien ancien et les langues négro-africaines modernes et surtout les travaux de Cheick Anta DIOP, ont permis d’intégrer l’histoire de l’Egypte ancienne à celle des sociétés négro africaines. Longtemps considérée comme race inférieure, dépourvue de toute histoire, de toute civilisation, idée relayée par l’école culturaliste et la colonisation, les Africains doivent se saisir de cette reconnaissance internationale pour écrire leur histoire. La majorité des auteurs ayant fait des études sur l’Egypte ancienne reconnait qu’elle est la plus grande et ancienne des civilisations, toutefois plusieurs d’entre eux nient le fait qu’elle soit d’origine noire. Cependant la rigueur méthodologique et les preuves scientifiques[1] ont levé un voile sur la race noire des anciens Egyptiens, qui se voyaient eux-mêmes comme des Noirs[2]. Pour notre part, nous considérons que ce débat est définitivement clos. Au-delà du fait que cette civilisation est de souche noire[3], certains spécialistes du monde Akan affirment qu’elle s’apparente en des points à ladite civilisation. Georges NIANGORAN-BOUAH a dit ceci « Les Akan disent qu’ils viennent du Nord-Est de l’Afrique ; ce n’est pas une affirmation gratuite, car ils ont dans leur Dja ou Sanaa des vestiges qui confirment leurs prétentions…»[4]. Allant dans ce même sens, Kouamé René ALLOU affirme que cette similitude ne relève pas du hasard, mais elle est la preuve que les Akan ont été des habitants de l’Egypte des pharaons[5].

Le double objectif de cette analyse comparative est de compléter non seulement les études sur l’appartenance de la civilisation égyptienne à la civilisation négro africaine, mais aussi d’ajouter à la suite des études déjà existantes, d’autres preuves qui montrent que les Akan connaissent depuis plusieurs siècles l’Egypte et qu’ils partagent les mêmes croyance funéraires que ces derniers.

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LA DIGNITE HUMAINE COMME VALEUR INTRINSEQUE : UNE NEGATION DE LA DIVERSITE CULTURELLE ?

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Tinné Nébomin Hyacinthe Amour GNAHY 

(Université Félix Houphouët-Boigny) 

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RÉSUMÉ

La diversité culturelle est aujourd’hui mise à mal par certaines traditions notamment religieuses, idéologiques, philosophiques, politiques etc. La dignité humaine est l’arme utilisée à cette fin. Nous tentons de montrer dans cette étude, la nécessité de relativiser le contenu de cette notion qui, pour nous, est à la base de la négation de la diversité culturelle.

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MOTS-CLÉS

 Dignité, diversité, culturelle, bioéthique, technoscience

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ABSTRACT

Cultural diversity is today undermined by certain religious, ideological, philosophical, political and other traditions. Human dignity is the weapon used for this purpose. We are trying to show in this study, the need to relativize the content of this notion, which for us is the basis of the negation of cultural diversity.

KEYWORDS

Dignity- Cultural, diversity, bioethics, technoscience

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INTRODUCTION

Notre époque est, à n’en point douter, caractérisé par une forte diversité culturelle. Dans cet univers polyculturel, pour emprunter le terme à Jean-François Lyotard, chaque culture donnée est détentrice d’une vision du monde. Vision dont elle est héritière de la génération précédente, et qui lui commande d’être pérennisée via une longue chaîne de transmission ininterrompue. Dans un pareil univers où se côtoient sans toutefois se confondre les uns aux autres, différents courants historiques, religieux, philosophiques et culturels, le respect au premier sens du terme suivant Stephen Darwall[1] ; de la notion de dignité humaine fortement présente dans les discussions bioéthiques tel un principe éthique généralement investit d’une valeur intrinsèque universelle et donc donnée en tant que tel, pour indiscutable, définitive, bref, une notion érigée arbitrairement en un « (argument massue) (Knock Out argument) qui prétend mettre fin à toute discussion argumentée »-, (G. Hottois, 2009, pp 30-31) est foncièrement dissimulatrice d’un dessein négationniste de la diversité culturelle caractéristique de notre époque. En clair, la notion de dignité humaine entendue comme valeur intrinsèque, est d’autant si négationniste de la diversité culturelle, que celle-ci (la diversité culturelle) ne peut faire bon ménage avec celle-là (la dignité humaine comme valeur intrinsèque). Ainsi, ce serait peu dire que de reconnaitre sans complexe aucun, une impossible articulation de la diversité culturelle avec la dignité humaine admise universellement telle une valeur immuable.

Pour une compréhension beaucoup éclairée de cette impossible combinaison de la diversité culturelle caractéristique de notre époque avec la notion de dignité humaine foncièrement intrinsèque et universelle, nous examinerons la suivante interrogation : Quel contenu ou fondement doit-on accorder de nos jours, à la notion de dignité humaine, afin que celle-ci soit universellement acceptée ?

L’intellection de cette question fondamentale va nous conduire à prendre position contre les approches onto-théologico-philosophiques généralement dogmatiques, qui brouillent le projet de la combinaison du respect de la diversité culturelle avec la notion de dignité humaine foncièrement déterminée.Le suivant texte se propose de faire l’exposé de l’énorme incongruité liée au projet d’universalisation de la notion de dignité humaine foncièrement chargée, dans un monde pourtant fragmenté par sa diversité culturelle. Pour étayer notre approche susmentionnée, nous allons dans un premier temps faire une brève étude historique de la notion de dignité humaine (I). Ensuite, nous arriverons aux différents usages quelque fois divergents voire, contradictoires de la notion de dignité humaine (II). Partant d’une analyse synthétique de tout ce qui précède, nous montrerons enfin avec Gilbert Hottois le contenu approprié à la notion de dignité humaine susceptible de permettre à cette dernière d’accéder à l’universalité, tout en demeurant respectueuse de la diversité culturelle (III). [1] Dans son ouvrage intitulé "Two kinds of respect", Ethics, 1977, pp 36-49, Stephen Darwall distingue deux types de respect ou plus exactement, deux types d’attitude que le terme respect est susceptible de designer. Le premier type de respect est : « recognition respect » ce type de respect est fondé sur une reconnaissance. À ce titre, il peut porter sur toute sorte d’entité. Le second type de respect est : « appraisal respect » celui-ci est fondé sur une évaluation. Il a donc pour objet les personnes,-spécialement mais non exclusivement- en tant qu’elles sont susceptibles de manifester des excellences dans la poursuite de quelque but spécifique.

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LES OGM SONT-ILS UN RISQUE POUR LE CONSOMMATEUR GABONAIS ?

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Blanchard MAKANGA

(Université de Poitiers) 
 

RÉSUMÉ

La nature est exploitée par l’homme pour en tirer le plus grand profit possible. Cet état de fait a parfois des conséquences gravement négatives sur les cadres de vie et la santé humaine, ainsi que sur et les écosystèmes. Dans le domaine agricole, les biotechnologies ont bouleversé les modes de consommation, mais suscitent encore des craintes et des controverses auprès du plus grand nombre. Or, à travers le génie génétique par exemple, les biotechnologies semblent pouvoir être l’une des solutions idoines à la résolution de certains problèmes des humaines, mais aussi de l’environnement. Les OGM y relatif pourraient contribuer à réduire les maux liés à l’autosuffisance alimentaire dans le monde, comme en Afrique subsaharienne et en particulier au Gabon, où les carences dans le secteur agro-alimentaire sont importantes.

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MOTS-CLÉS 

Gabon, biotechnologies, transgénèse, OGM, risques, consommateurs

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ABSTRACT

Nature is exploited in view to obtain the greatest profit of it. This state of affairs sometimes has serious effects both on the human environment and health and also on the ecosystems. In the agricultural sector the biotechnologies have changed the consumption’s patterns, but still cause fears and controversies among the greatest number.

However, biotechnology, through genetic engineering for instance, could be one of the solutions to solve some problems relative to the human life’s conditions, and also to the environment. The GMOs could help to reduce the hazards in terms of food self-sufficiency for certain parts of the globe, such as sub-saharian Africa, specialy in Gabon, where shortcomings in the agri-food sector are important.

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Keywords

Gabon, biotechnologies, transgenesis, GMOs, risks, consumers

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INTRODUCTION

Dans le 5e rapport du GIEC[1], qui avait servi de support scientifique aux assises de la COP21, la majorité des pays situés au sud du Sahara ont été référencés comme les plus exposés aux événements inhérents à la surchauffe climatique et à d’autres facteurs liés au sous développement. Ces mêmes pays sont du reste reconnus comme étant les moins avancés dans plusieurs secteurs de Développement durable et croissance économique, ainsi que l’affirme l’Unesco[2]C’est le cas pour les risques[3] liés au secteur agro-alimentaire, qui est quasi inexistant dans certains pays d’Afrique Noire, dont le Gabon. Dans le même sens, un rapport de l’OCDE de 2009[4] affirmait déjà à propos des biotechnologies : « D’ici l’année 2015, près de la moitié de la production mondiale de grandes cultures alimentaires et fourragères sera assurée par des variétés mises au point à l’aide de la biotechnologie ». De ce fait, les regards pessimistes portés sur les plantes transgéniques, nommément les OGM, génèrent craintes et suspicions du fait qu’ils présenteraient des risques de toutes sortes pour la santé humaine, la nature et l’environnement. S’agissant du Gabon, des projets de développement et de maîtrise agro-alimentaire existent sans doute, mais ceux-ci engendrent trop souvent des dépendances financières extérieures. Cet état de faits constitue un frein à l’autonomie et au développent multisectoriel du pays dans des domaines cruciaux et vitaux, tels que l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Ce petit pays d’Afrique centrale, comparativement à certains de ses voisins, se trouve dépourvu de tous les moyens techniques et technologiques performants servant à implanter de manière importante et durable un secteur agro-alimentaire fiable, sécurisé et soutenable À tel point que l’on se demande s’il ne conviendrait pas d’y adopter les biotechnologies, en l’occurrence les procédés de transgénèse, comme solutions alternatives pour la résolution de ces problèmes. Cependant, hormis l’Afrique du Sud pour ce qui concerne le continent africain, beaucoup de pays[5] en Afrique ainsi qu’à l’échelle de la planète sont encore réticents à l’idée d’adopter d’autres modes de culture, notamment en recourant aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Les raisons de cette réticence sont multiples. Si certains assurent que c’est la solution pour la sécurité alimentaire mondiale à long terme, d’autres pensent au contraire que les plantes transgéniques constituent une véritable menace sanitaire. Même si le débat[6] à ce sujet est inexistant au Gabon, faut-il que le pays adopte ce mode de culture pour résorber les problèmes d’autosuffisance et de sécurité alimentaires dont il souffre.

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