

PLAN
VOLUME INTÉGRAL
-
Ehouman Dibié Besmez SENY : DANS LE MORONOU : ENTRE CULTURE ET SYMBOLISME (Université Alassane OUATTARA)
​
-
Abraham GBOGBOU : LA MODALISATION AUTONYMIQUE COMME STRATEGIE DE MISE EN VALEUR DU DISCOURS DANS MICHEL STROGOFF DE JULES VERNE (Université Alassane OUATTARA)
​
-
Adayé AHOUMA: BIOTECHNOLOGIE ET BALISES AXIOLOGIQUES
(Universités de Montréal et Bouaké)
​
-
Didier Fabrice SABLÉ : LA MULTIPLICITÉ TEMPORELLE DU PRÉSENT DE L’INDICATIF : UN RENFORCEMENT DU SYSTÈME ÉNONCIATIF DANS LE SILENCE DE LA FORÊT D’ÉTIENNE GOYEMIDÉ
​
-
N’founoum Parfait Sidoine KOUAME : LE YAOURÉ EN CÔTE D’IVOIRE, UNE TERRE DE CONFLITS AU XVIIIème SIÈCLE (Université Félix Houphouët Boigny)
-
Olivier Tra bi TRA : L’ART DE LA TABLE EN AFRIQUE OCCIDENTALE : ÉTUDE DES REPRÉSENTATIONS DES PRATIQUES ALIMENTAIRES DANS L’EMPIRE DU MALI ET LES ROYAUMES SÉNÉGAMBIENS (XIVe-XVe SIÈCLE)
(Université Félix Houphouët Boigny)
​
-
Antoine N’guessan KOUADIO : MANIFESTATION PASSIONNELLE DE L’IDEALISATION DE LA FEMME PAR CHARLES BAUDELAIRE
(Université Alassane Ouattara)
RÉSUMÉ
Djaka, Revue Internationale de Sciences Humaines (RISH) fait signe à tous les chercheurs de haut niveau, soucieux de la nécessité de partager des postures authentiques. Elle est indépendante de toute institution académique, malgré les évidents partenariats qu’elle tisse avec de nombreux espaces de savoir. Par ailleurs, Djaka (RISH) est respectueuse des pairs qui l’honorent en la choisissant comme outil de diffusion de leurs travaux. Un respect manifeste dans les évaluations et la promptitude des échanges. Une équipe dynamique instruite aux réflexes et objectifs fondamentaux est à l’œuvre pour tout fluidifier. Un accent particulier est mis sur la maîtrise de la langue et la structuration franche des problématiques. Les énonciations discursives doivent à toutes les strates en être irriguées ; la consistance espérée y incline. La sélection des articles n’est orchestrée par aucune forme d’ostracisme ou autres semblables, les strictes consignes et la grille d’évaluation officielle en exhibent la réalité.
RÉSUMÉS ET INTRODUCTIONS
L’ANTHROPONYMIE DANS LE MORONOU : ENTRE CULTURE ET SYMBOLISME
Ehouman Dibié Besmez SENY
Université Alassane OUATTARA​
​
RÉSUMÉ
L’étude de l’anthroponymie porte essentiellement sur les noms propres de personnes. En la circonscrivant, il est question de la maîtrise de certaines réalités de l’onomastique agni. Aussi, à travers une étude sociocritique, elle a relevé les symboles, les sens et les significations des noms de personnes en tenant compte de leur catégorisation. Dès lors, il apparaît assez de classes nominales dans l’analyse de celle-ci. Partant de l’étude des noms propres du Moronou, il ressort l’importance dans la façon de nommer chez les Morofwé en particulier, et chez les Africains en général. Il sied donc de retenir la vision du Morofwé aux plans culturel et social pour confirmer le passage de l’homme et l’existence naturelle du nom.
​
MOTS-CLÉS
Anthroponyme – Moronou – Symbolisme – Culture – Littérature Orale
​
ABSTRACT
The study of the anthroponymy is essentially about the person names. By controlling it, it is the problem of mastering some realities of Agni onomastics. Also, through a sociocritical study, it revealed the symbols, senses and the meaning of person names by taking into account their categorization. From then on, it appears enough nominal classes in the analysis of that. From the study of the names of Moronou, it comes out the importance in the way of naming with the Morofwé in particular, and with the Africans in general. It is right to look like the vision of Morofwé at the cultural and social levels to confirm the moving up of human being and the everlasting existence of the name.
​
KEYWORDS
Anthroponym – Moronou – Symbolism – Culture – Oral Litterature
INTRODUCTION
Du radical « anthropos- » homme et du suffixe « -onymie » partie de noms, l’anthroponymie est la partie de l’onomastique qui étudie les noms de personnes. Ce qui suggère que son étude doit porter essentiellement sur les noms des humains. Dès lors, elle embrasse la littérature orale puisque le nom est un code linguistique identifiant un individu au sein d’une société donnée. Sans nous éloigner des genres courts de cette littérature, notre préoccupation aborde une réalité consubstantielle qui est celle du nom, du nom symbolique. Cette réalité invite à s’intéresser à un sujet comme : « L’anthroponymie dans le Moronou : entre culture et symbolisme ». En analysant ce sujet permet de mieux appréhender le monde agni, sa vision de l’univers, de Dieu et de l’homme. L’étude des noms concourt également à une meilleure connaissance de l’histoire, l’origine des noms et la culture du Moronou. Aussi, elle œuvre à la découverte des différents cercles initiatiques de l’homme, divin ou spirituel, créant ainsi une familiarisation aux signes, symboles et systèmes de symboles apparaissant dans les noms. Pour réussir cet exercice, il sied de lever l’énigme en interrogeant le peuple morofwé comme suit : qu’est-ce-que le nom chez les Agni du Moronou ? S’il existe un rapport entre le nom, le milieu et son porteur, quels intérêts culturel et social laissent-il transparaître ? La réponse à ces questions a nécessité une enquête dans la Région du Moronou dans le but de recueillir des noms de personnes portant des symboles. Nous avons obtenu plus d’une soixantaine de noms propres auprès des traditionnalistes de la région du Moronou. Tout en convoquant, dans leur analyse, la sociocritique de Barthelémy KOTCHY (1984, p.65) « qui permet d’analyser l’œuvre dans sa globalité… et d’étudier le fonctionnement des effets littéraires en rapport avec le contexte social », nous pouvons parvenir à donner une interprétation littéraire des noms et à l’analyse des images contenues dans ceux-ci. Pour ce faire, il s’agira de présenter les termes « symbolisme » et « nom » tels qu’ils sont perçus par les Agni, puis d’analyser cette catégorie de noms pour faire ressortir leurs images, symboles, représentations et significations, mais aussi de montrer les caractères culturel et social des noms de cette localité.
​
​
LA MODALISATION AUTONYMIQUE COMME STRATEGIE DE MISE
EN VALEUR DU DISCOURS DANS MICHEL STROGOFF DE JULES VERNE
Abraham GBOGBOU
Université Alassane OUATTARA​
​
RÉSUMÉ
Employer une stratégie discursive pour un locuteur, consiste à mettre en œuvre un ensemble de procédés pour atteindre un but précis. C'est ce que fait Jules Verne dans Michel Strogoff lorsqu'il se sert de la modalisation pour insister sur certains passages de son œuvre et attirer l'attention du lecteur. Il est donc question dans cette étude de la modalisation autonymique comme procédé de mise en valeur.
​
Mots clés
Modalisation autonymique, énonciation, multilinguisme, discours.
​
ABSTRACT
Using a discursive strategy for a speaker, involves implementing a set of processes to achieve a specific goal. This is what Jules Verne does in Michel Strogoff when he uses modalisation to emphasize certain passages of his work and to attract the attention of the reader. In this study, therefore, autonymicmodalization is considered as a method of enhancement.
​
KEYWORDS
Autonomous Modality, enunciation, multilingualism, speech.
​
INTRODUCTION
Autour de 1960, se développe une linguistique qui s'occupe de la mise en œuvre de la langue par des locuteurs éventuels : l'énonciation. Cette dernière s'oppose au structuralisme et à la grammaire générative qui opèrent une coupure entre le langagier et le cognitif, et séparent les énoncés de l'activité qui les a produits. Parler ne se réduit donc pas, pour les linguistes de l'énonciation, à transposer en langue des morceaux de réalité. Cette réalité ne peut être envisagée que par une subjectivité, c'est-à-dire qu'elle est obligatoirement interprétée, appréciée, jugée. C'est dire que l'énonciation permet l'étude des différents indices qui révèlent la présence du locuteur dans un discours, elle rend donc évidemment compte de la modalisation. A cet effet, J. Dubois et co-auteurs (1999, p.305) définissent la modalisation comme étant « la composante du procès d'énonciation permettant d'estimer le degré d'adhésion du locuteur à son énoncé. Autrement dit, la modalisation définit la marque donnée par le sujet parlant à son discours. »
Nous nous intéresserons, de ce fait, aux procédés de modalisation dans l'œuvre romanesque de Jules Verne, notamment dans Michel Strogoff. Jules Verne est un écrivain qui a le souci de l'exactitude dans les informations qu'il transmet. Nous voulons montrer que, bien qu'étant un spécialiste des œuvres scientifiques d'aventure, Jules Verne met en exergue dans Michel Strogoff des instances énonciatives dont les discours ne sont pas dénués de commentaires subjectifs. Ainsi, même chez un auteur qui se sert des faits historiques pour écrire une œuvre, on peut trouver des procédés de modalisation. Mais notre étude s’inscrit dans le champ stricto sensu de la modalisation autonymique.On parle de modalisation autonymique pour décrire une activité d'auto-représentation de son dire par un locuteur. Authier-Revuz (1998, p.63), écrit à cet effet : « La configuration énonciative étudiée, relevant de la réflexivité langagière, constitue un mode de dire complexe, dédoublé, dans lequel l'énonciation d'un élément x quelconque d'une chaîne s'accomplit, associée à une auto-représentation d'elle-même, sur le mode d'une boucle. »
C'est dire de ce fait qu'avec la modalisation autonymique, le locuteur se construit deux positions énonciatives : un premier énonciateur produit une énonciation alors qu'un autre énonciateur effectue un commentaire sur un élément relevant de la première énonciation. D. Maingueneau (2002, p.136) donne une définition moins complexe et plus compréhensible de la modalisation autonymique lorsqu'il affirme qu'elle « recouvre l'ensemble des procédés par lesquels l'énonciateur dédouble en quelque sorte son discours pour commenter sa parole en train de se faire. » Le dédoublement énonciatif dont il parle, comporte un regard évaluatif du locuteur à l'aide duquel il met en valeur certains aspects de son discours. Ce faisant, cette étude a pour but d'étudier les différentes manifestations de la modalisation autonymique dans Michel Strogoff. Pour y arriver, les techniques de l’énonciation qui est un acte individuel de production, dans un contexte donné et qui a pour résultat l’énoncé et la technique statistique qui permettra de dénombrer les différentes occurrences de la modalisation autonymique. Comment se manifeste la modalisation autonymique dans Michel Stogoff ? La réponse à cette question conduit à un développement en deux parties: l'analyse des marquages typographiques et celle des formes méta-énonciatives du dire.
​
​
​
BIOTECHNOLOGIE ET BALISES AXIOLOGIQUES
Ahouma Adayé
Universités de Montréal et Bouaké
​
RÉSUMÉ
Face au déploiement multiforme de la biotechnologie, il n’est pas insensé de poser la question de l’humain auquel s’adressera l’éthique à venir. Le regard et les prescriptions éthiques ne peuvent rester en l’état. Ils devront être au diapason de l’humain du futur ayant subi la reconfiguration de la biotechnologie. Une perspective qui indéniablement couve des sens et interrogations spécifiques très engageants pour l’espèce. Aussi, mérite-t-elle clarification pour une meilleure compréhension des enjeux qu’elle exprime, surtout ceux liés au statut du corps humain et de la personne. En effet, la biotechnologie moderne est à même de changer la configuration du vivant, fabriquer des parties d’ADN et des génomes de bactéries. Il n’y a plus de limite à la biologie de synthèse. Usant des nanotechnologies et technologies de l’information, elle repousse toujours plus loin ses possibilités. Ce travail en relate les réalités et projections les plus consistantes relativement aux nécessités éthiques.
Mots-clés
Biotechnologie, brevet, éthique, génétique, idéologie, instrumentalisation
​
ABSTRACT
Faced with the multifaceted deployment of biotechnology, it is not foolish to ask the question of the human being to whom future ethics will be addressed. The look and the ethical prescriptions cannot remain in the state. They must be in tune with the human of the future having undergone the reconfiguration of biotechnology. A perspective that undeniably engulfs specific meanings and questions very engaging for the species. It deserves clarification for a better understanding of the issues it expresses, especially those related to the status of the human body and the person. Indeed, modern biotechnology is able to change the configuration of the living, manufacture parts of DNA and genomes of bacteria. There is no longer any limit to synthetic biology. Using nanotechnologies and information technologies, she is pushing her possibilities ever further. This work recounts the most consistent realities and projections regarding ethical needs.
Keywords
Biotechnology, patent, ethics, genetics, ideology, instrumentalisation
​
INTRODUCTION
Il est évident que l’actualité de la biotechnologie bouscule sans digue les indicateurs éthiques les plus assermentés. Mais l’implicite ou idéologie qui orchestre ce massif déploiement n’est pas a priori lisible. Aussi est-il nécessaire d’en découdre les ourlets les plus pertinents pour prendre la mesure et le sens des épistémès qui en régulent l’offensive. En dehors du dire qui va être analysé, il sera question de savoir ce que peut véritablement l’éthique face à cette impétueuse biotechnologie. Une coercition des perspectives biotechnologiques est-elle possible, et quelles en sont les limites ? L’éthique peut-elle se contenter de réaction molle face à la hardiesse de la biotechnologie qui fondamentalement a aussi pour objet l’homme, c’est-à-dire l’élément essentiel de cette même éthique, sans infirmer ses propres prérogatives ? La nécessité à durcir ses prescriptions est-elle acceptable dans un environnement aux postures généralement divergentes comme l’est celui de la biotechnologie? En d’autres termes, l’éthique peut-elle concrètement lui insuffler des principes régulateurs, et quelle peut en être la portée dans une aire définitivement accrochée aux béquilles technoscientifiques ?
Manifestement, l’impact de la biotechnologie se densifie au fil des années et dans de nombreux secteurs :​
-
« Les domaines d’application aujourd’hui les plus importants sont ceux de la santé humaine à des fins de diagnostic ou de thérapeutique, des applications agricoles avec l’apparition récente des productions végétales génétiquement modifiées. Les biotechnologies modernes sont déjà parmi nous, même si l’opinion publique n’en prend que progressivement conscience. Cela sera encore plus vrai demain… Par voie de conséquence, les enjeux des biotechnologies en termes de compétitivité, de contribution à la croissance économique et à l’emploi deviennent eux-mêmes majeurs »[1].
-
Impact que ce travail, substantiellement arrimé aux prompteurs éthiques, tente d’expliciter.
LA MULTIPLICITÉ TEMPORELLE DU PRÉSENT DE L’INDICATIF : UN RENFORCEMENT DU SYSTÈME ÉNONCIATIF DANS LE SILENCE DE LA FORÊT D’ÉTIENNE GOYEMIDÉ
​
Didier Fabrice SABLÉ
​​
RÉSUMÉ
Cette étude consacrée au présent de l’indicatif a pour objectif de mettre en exergue la dynamique énonciative de ce temps qui enrichit le discours littéraire par le biais de sa diversité temporelle. Cette particularité lui permet de décrire le moment où l’on parle, le présent, le moment d’avant, le passé, et le moment d’après, le futur, en étendant ou variant au besoin la morphologie verbale. L’ambivalence temporelle du présent de l’indicatif est une valorisation du code linguistique pour tenter de sonder les rapprochements entre temps réel et temps verbal. Les formes grammaticales, à travers le présent, semblent évoluer pour traduire au mieux la réalité narrative et énonciative.
​
Mots-clés
Énonciation, présent de l’indicatif, temps verbal, temps réel, passé, futur, moment de l’énonciation.
​
ABSTRACT
This study devoted to the present of the indicative aims to highlight the enunciative dynamics of the present indicative that enriches the literary discourse through its temporal diversity. This peculiarity allows him to describe the moment when we speak, the present, the moment before, the past, and the next moment, the future by extending or varying, if necessary, the verbal morphology. The temporal ambivalence of the present indicative is a valuation of the linguistic code to try to probe the connections between real time and verbal time. Grammatical forms, through the present, seem to evolve to better reflect the narrative and enunciative reality.
​
Keywords
Enunciation, present indicative, verbal time, real time, past, future, moment of enunciation.
​
INTRODUCTION
Les relations entre temps physique et temps verbal sont mises en évidence par la grammaire traditionnelle à travers la forme du verbe. Cela permet de déterminer, sur l’axe temporel, le présent, encadré par le passé et le futur. Mais on remarquera avec Mathias Irié Bi (2004, p. 210) que « cette distinction entre « temps » forme verbale et « temps » datation d’événements n’est qu’une question de point de vue se partageant entre un regard morphologique dans le premier cas et un regard sémantique dans le second. » Ainsi, les procès ne sont pas fixés comme on pourrait le croire et les temps s’entremêlent dans le processus énonciatif. Par exemple, le présent, généralement, est vu comme le temps qui exprime « une action qui existe au moment même où l’on parle » (A. Souché et J. Grunenwald, 1966, p. 220). Mais comme le temps qui fuit dans la vision philosophique et réelle, « le moment où l’on parle est déjà loin de nous » (Rivarol cité par A. Souché et J. Grunenwald, op. cit.).D’où la non fixité du présent. Alors, comment le présent de l’indicatif, centre de l’énonciation, arrive-il à camper les différentes époques temporelles ? C’est l’objectif que poursuit cette contribution qui entend montrer que le présent traverse la temporalité en jouant sur l’énonciation du discours.
La théorie de l’énonciative nous permettra, à travers le jeu de la morphologie verbale et du positionnement syntaxique de certains éléments phrastiques, de montrer que le présent, à lui-seul, arrive non seulement à traduire les différentes époques temporelles mais aussi à se placer au cœur du système temporel et énonciatif pour fédérer les époques.
​
Le Yaouré en Côte d’Ivoire, une terre de conflits au XVIIIème siècle
N’founoum Parfait Sidoine KOUAME
Université Félix Houphouët Boigny
​​
RÉSUMÉ
Le XVIIIè siècle est caractérisé par l’arrivée de nombreuses vagues migratoires de populations en Côte d’Ivoire, qui s’ajoutent au peuplement existant dans les différentes régions. Dans ce contexte, la terre du Yaouré peuplé originellement par les Namanlé, est témoin de l’arrivée de groupes de populations originaires de l’Ashanti. La cohabitation de ces populations d’origines différentes sur cette terre fertile et aurifère se caractérise par des tensions au point de définir une nouvelle carte de peuplement du Yaouré et une société nouvelle.
Mots-clés
Yaouré – or – Baoulé – Conflit - Namanlé – terre – migration - société
​
ABSTRACT
The eighteenth century is characterized by the arrival of many migratory waves of populations in Ivory Coast, which add to the existing population in the different regions. In this context, the land of Yaure populated originally by the Namanle, witnesses the arrival of groups of populations from ashanti. The cohabitation of these populations of different origins on this fertile land and gold is characterized by tensions to the point of defining a new map of settlement of the Yaure and a new society.
Keywords
Yaouré-gold-Baoulé-conflict-Namanlé-land-migration-society
​
INTRODUCTION
La Côte d’Ivoire est un pays situé en Afrique de l’ouest. L’historiographie de son peuplement montre qu’elle est un territoire longtemps habité, et dont l’occupation spatiale s’est faite de manière progressive. Cette occupation humaine progressive du territoire ivoirien a donné forme à un morcellement ethnique. Tandis que l’occupation spatiale de certaines régions se fit de manière pacifique, d’autres régions quant à elles, furent de véritables espaces de conflits parmi lesquels le Yaouré.
Le Yaouré est la région habitée par le peuple Yaouré. Celle-ci se situe dans le centre-ouest ivoirien, précisément dans la région de la Marahoué. Les Yaouré ont pour voisin au nord les Nanafouè, à l’ouest les Ayaou, au sud les Gouro et à l’est les Akouè. Cette occupation humaine de l’espace yaouré fut caractérisée par des rapports de force entre populations d’origines différentes au cours du XVIIIème siècle. Qui furent ces acteurs de conflits ? Quelles furent les raisons de ces conflits ? Comment se déroulèrent ces conflits ? Quelles en furent les conséquences dans la région ?
Pour répondre à ces interrogations, une méthodologie est mise en place, consistant en trois phases : la collecte des informations, leur traitement et leur analyse. Cette collecte d’informations a concerné tant les sources écrites, les données bibliographiques que les sources orales, avec un accent mis sur ce dernier type de source, lequel reste incontournable pour la reconstitution du passé de l’Afrique. La phase de traitement des informations a consisté à la mise en forme de ces données historiques. Quant à leur analyse, il s’agissait de l’application de la critique historique à travers le recoupement des témoignages oraux par rapport aux écrits.
L’adoption de cette démarche nous a amené à axer notre étude autour de trois centres d’intérêt. Tout d’abord, il s’agira de revenir sur le peuplement ancien du Yaouré. Ensuite, il sera question d’analyser les différentes luttes pour l’appropriation de cet espace au XVIIIème siècle. Et enfin, nous montrerons les conséquences qui découleront de ces rapports de force.
L’ART DE LA TABLE EN AFRIQUE OCCIDENTALE : ÉTUDE DES REPRÉSENTATIONS DES PRATIQUES ALIMENTAIRES DANS L’EMPIRE DU MALI ET LES ROYAUMES SÉNÉGAMBIENS (XIVe-XVe SIÈCLE)
Olivier Tra bi TRA
Université Félix Houphouët Boigny
​
RESUME
​Les premiers contacts entre l'Afrique occidentale et le Maghreb d'une part et l'Europe d'autre part furent un véritable choc culturel tant pour les Arabo-berbères et les occidentaux que pour les Africains. Dans ce choc, l’un des aspects de la culture de l’autre Africain auquel les observateurs se sont intéressés, ce sont ses pratiques alimentaires. Ibn Batouta et Alvise Ca'da Mosto les premiers voyageurs à avoir réellement visité l'Afrique occidentale à la période étudiée, sont les premiers à faire cas des ces pratiques. À travers leur récit respectif, ils ont laissé les premières représentations des pratiques alimentaires des wolofs, sérère et mandingue. Basé pour l'essentiel sur les produits locaux saisonniers, le repas dans les sociétés wolof, sérères et mandingue, qu'il soit dans la cellule familiale ou au palais royal, a non seulement un caractère collectif double d'une fonction sociale, mais il se déroule à même le sol et non à table contrairement à ce qui se fait en Europe à la même période.​
MOTS-CLÉS
Ibn Batouta – Alvise Ca’da Mosto – représentations – repas – table – Afrique occidentale – wolof – sérère – mandingue.
​
ABSTRACT
The first contacts between West Africa and the Maghreb on the one hand and Europe on the other hand were a real cultural shock for both Arab-Berber and Westerners and Africans. In this shock, one of the aspects of the other African's culture that observers have been interested in is his eating habits. Ibn Batouta and Alvise Ca'da Mosto, the first travellers to have actually visited West Africa during the period studied, are the first to take these practices into account. Through their respective narratives, they left the first representations of the eating practices of wolofs, serer and mandinka. Based mainly on seasonal local products, meals in Wolof, Serer and Mandinka societies, whether in the family unit or in the royal palace, not only have a dual collective character of a social function, but they take place on the ground and not at the table, unlike what is done in Europe at the same period.
​KEY WORDS
Ibn Batouta - Alvise Ca'da Mosto - performances - meals - table - West Africa - Wolof - serere - mandinka.
​INTRODUCTION
« L’Afrique ne se met pas à table » (Georges Balandier).Domaine de recherche en plein renouvellement, la question de l’alimentation est inhérente à toute société humaine voire universelle. Mais elle présente, selon les aires géographiques, des spécificités même si les patrimoines culinaires et les pratiques alimentaires s’enrichissent bien souvent d’emprunts qui peuvent mettre en évidence des convergences. Ce domaine de recherche bénéficie actuellement d’une diversification des approches et des sources. Mais la majorité des études historiques ont été consacrées dans ce sens à l’Occident et à l’Orient[2]. Cet intérêt unilatéral permet aujourd’hui de collecter des données participant à une meilleure compréhension des pratiques et des représentations alimentaires du monde oriental et occidental. Or celles de l’Afrique en général et de l’Afrique occidentale en particulier, jusqu’ici n’ont que rarement été étudiées[3].
Les rares études historiques qui s’y intéressent présentent des limites pour plusieurs raisons: ils abordent dans un premier temps la question sous un seul angle en fondant uniquement leur approche sur l’analyse des sources arabes[4] ou en s’inscrivant que dans le cadre des postcolonial studies[5]. Dans un second temps, il faut ajouter que jusqu’aux années 2000, le regard de l’historiographie européenne sur l’alimentation en Afrique s’est essentiellement reposé sur le discours, souvent présentiste, des anthropologues[6]. Et pourtant les sources historiques ne manquent pas : les récits de voyages des navigateurs ou marchands portugais et arabes tels qu’Alvise Ca’da Mosto[7] et Ibn Batouta[8] témoignent des ambiances de mises en scène architecturales du repas chez les peuples sénégambiens et ceux de l’empire du Mali. En d’autres termes, ces récits nous offrent en la matière un profil d’ensemble sur la composition et la prise du repas chez les peuples de l’Afrique occidentale « médiévale ».
La perspective historienne reste donc très marginale dans ce champs de recherche, qui se veut d’actualité et pluridisciplinaire. C’est pour quoi, cet article se propose d’étudier les représentations des pratiques alimentaires dans l’empire du Mali et les royaumes Sénégambiens. Pour ce faire, elle se base sur une analyse intertextuelle de ces deux récits à travers une confrontation des données pour mieux saisir la construction de ces présentations. Sans prétention aucune, il se veut une étude complémentaire aux études déjà existantes en s’inscrivant dans la même ligne du vaste mouvement de renouvèlement de l’histoire de l’alimentation en Afrique lancé par la revue Afriques depuis 2011. Cependant, en lien avec des facteurs historiques, économiques, techniques, culturels, le repas représente un objet pour lequel une approche pluridisciplinaire et constructive s’avère importante.
Que disent les discours d’Ibn Batouta et d’Alvise Ca’da Mosto sur les modes alimentaires et les manières d’être à table au «Moyen-âge » ouest-africain ?
Au-delà de ce qu’elle peut apporter comme informations historiques pures et simples, la réponse à cette préoccupation pourrait fournir un exemple des différentes conceptions que les Arabes et les Européens ont eues à l’égard d’autres civilisations. Elle permettrait aussi, dans l’idéal, non seulement de prendre du recul pour mieux appréhender, dans leur authenticité, les pratiques alimentaires en vigueurs en l’Afrique occidentale et les représentations qu’en font les auteurs, n’étant pas encore dénaturées par les emprunts extérieurs, mais aussi de connaître l’histoire de l’alimentation de cette partie du continent sous un autre angle en la saisissant de l’extérieur et de mettre en valeur son image, c’est-à-dire la façon dont les Arabes et les Occidentaux conçoivent et présentent l’histoire et les cultures des "mondes" qui leur sont étrangers.
Pour mieux cerner les contours de cette problématique et y apporter les réponses adéquates, il a fallu prendre en compte certains questionnements pour atteindre les objectifs assignés à cette étude. Après un examen des principaux aliments qui composent le repas et l’entité spatiale qui reçoit le rituel du repas et comment se tiennent les convives, nous nous attèlerons aussi à analyser les jugements de valeurs que les auteurs portent sur les pratiques alimentaires qu’ils ont observé dans les sociétés wolof, sérères et Bambara du Mali.
​​
​
MANIFESTATION PASSIONNELLE DE L’IDEALISATION DE LA FEMME PAR CHARLES BAUDELAIRE
Antoine N’guessan KOUADIO
​Université Alassane Ouattara
RÉSUMÉ
Bien qu’étant passionné pour la femme, Baudelaire dans son œuvre poétique la présente comme un paradis artificiel. Elle n’offre en fait qu’une image dégradée et périssable de l’idéale de celle qu’il poursuit sans relâche. La séduction qu’elle exerce à travers différentes images d’espèces animales et humaines (le serpent, le chat et celle qui dort)est la plus dangereuse. Car elle n’est qu’une forme de l’action du « diable ». Pour toutes ses raisons, le poète est contraint de s’évader soit dans un univers onirique, soit dans ses souvenirs pour la quête de la femme idéale.
​
Mots-clés
Passionné- Femme- Idéale- Séduction- S’évader- Univers onirique.
ABSTRACT
Although passionate about women, Baudelaire's poetic work presents her as an artificial paradise. In fact, it offers only a degraded and perishable image of the ideal of the one it pursues relentlessly. The seduction that it exerts through different images of animal and human species (the snake, the cat and the sleeping one) is the most dangerous. Because it is only one form of the action of the "devil". For all his reasons, the poet is forced to escape either in a dreamlike world, or in his memories for the quest for the ideal woman.
​
Keywords
Passionate- Woman- Ideal- Seduction- Escape- Dreamlike Universe.
​
INTRODUCTION
Face aux maux qui l’oppressent, Charles Baudelaire tente désespérément de s’élever vers des sphères propices à son épanouissement. Toutefois, sans cesse, le réel vient interrompre ses élans et les rechutes rendent sa détresse plus intolérable. Dans sa lutte contre son aria, l’amour trouve sa raison d’être et occupe une place privilégiée dans son art poétique. Pour lui, l’art tient les deux extrémités de la chaîne de la vie humaine que sont la beauté, source de l’amour et la poésie .Le beau selon lui, « c’est quelque chose d’ardent et de triste, quelque chose d’un peu vague (…) Je vais, si l’on veut appliquer mes idées à un objet sensible, par exemple, le plus intéressant dans la société, à un visage de femme. Une tête séduisante et belle (…), c’est une tête qui fait rêver à la fois »(Charles Baudelaire, 1960, p.16).
Partant de ce point de vue du poète, le sujet suivant : « Manifestation passionnelle de l’idéalisation de la femme par Charles Baudelaire », retient notre attention. Ceci étant, comment se manifeste la passion du poète pour les femmes ?Quelles sont les caractéristiques de ces femmes qui passionnent Baudelaire ? Mieux, quelle est la source de l’inspiration poétique pour les femmes ?
Cette problématique qui oriente cette réflexion s’appuie sur la stylistique et la sociocritique. La stylistique, en effet, « étudie les moyens d’expression dont dispose la langue, les procédés généraux employés par elle pour rendre par la parole les phénomènes du monde extérieur aussi bien que les idées, les sentiments et en général tous les mouvements de notre vie intérieur » (Karl Cogard, 2001, p. 26).Cette étude s’articule autour de trois axes. Le premier met en évidence l’imagination de l’idéale de la femme et de l’élévation, le second met l’accent sur le portrait ensorcelant de la femme et le troisième révèle les sources d’inspiration pour la femme.
